Les neuf membres du Comité de politique monétaire de la Banque d'Angleterre ont voté à l'unanimité début février pour maintenir son taux directeur à 0,50% et laissé inchangé le montant total de ses rachats d'actifs, selon les minutes des discussions publiées mercredi.

Pour le deuxième mois consécutif, la réunion mensuelle du Comité de politique monétaire (CPM) a débouché sur une unanimité alors que Ian McCafferty et Martin Weale avaient voté entre août et décembre pour une hausse de 25 points de base du taux directeur.

Lors de la dernière réunion, les 4 et 5 février, la banque centrale britannique a ainsi maintenu son taux d'intérêt à 0,50%, niveau exceptionnellement bas auquel il est figé depuis mars 2009, et laissé inchangé le montant total du programme de rachats d'actifs de la Banque d'Angleterre, dit d'«assouplissement quantitatif», à 375 milliards de livres (506 milliards d'euros).

Ce programme, qui avait été lancé en mars 2009 pour stimuler une économie alors en récession, a atteint son plafond depuis novembre 2012. Son maintien à ce niveau fait l'unanimité depuis juillet 2013.

Les membres du Comité se sont accordés à dire qu'il était «approprié de laisser la politique monétaire inchangée lors de cette réunion» dans un contexte de ralentissement de l'inflation et afin de fournir des conditions monétaires permettant un retour de la hausse des prix au niveau cible de 2% «dans les deux ans» à venir.

L'inflation a en effet de nouveau ralenti au mois de janvier, pour atteindre un plus bas historique à 0,3% sur un an du fait principalement de la chute des cours du pétrole. L'inflation est ainsi au plus bas depuis le début des statistiques de l'ONS en 1989.

Comme la Banque centrale l'a indiqué la semaine dernière dans son rapport trimestriel sur les perspectives de l'inflation et de la croissance au Royaume-Uni, le CPM s'attend à ce que le ralentissement de l'inflation se poursuive «probablement autour de zéro au printemps» et qu'elle «reste à ce niveau pendant plusieurs mois».

D'ailleurs, la Banque d'Angleterre estime que les prix pourraient s'afficher en baisse «à un moment au cours du premier semestre de cette année».

Mais pour deux membres du CPM, qui ne sont pas nommés mais qui sont identifiés par les observateurs comme MM. McCafferty et Weale, «étant donné les perspectives pour l'inflation au-delà du court terme, il est possible qu'une hausse de taux soit envisageable plus tard cette année».

«En définitive, ce sont les indicateurs qui permettront de décider de la direction des taux, et de ce point de vue, les données sur le marché du travail publiées mercredi ont montré un sain mélange de baisse du chômage et de hausse plus rapide que prévu des salaires», a relevé Vicky Redwood, spécialiste de l'économie du Royaume-Uni chez Capital Economics.

Ainsi, «nous pensons que la croissance des salaires va continuer de s'accélérer alors que le marché du travail va se resserrer, ce qui implique qu'une hausse de taux cette année est possible», a estimé Mme Redwood.