Les autorités argentines ont déroulé le tapis rouge pour l'économiste français Thomas Piketty, de passage à Buenos Aires pour la promotion de son livre, dont les thèses séduisent le gouvernement de centre-gauche de la présidente Cristina Kirchner.

Vendredi, il a été invité à déjeuner par le ministre argentin de l'Économie Axel Kicillof et le président de la Banque centrale de la République d'Argentine (BCRA), Alejandro Vanoli.

Et samedi, il est attendu dans la résidence présidentielle d'Olivos, où il sera reçu par la présidente Cristina kirchner, au pouvoir depuis 2007.

Lors d'une conférence de presse vendredi, Thomas piketty a critiqué les décisions de la justice américaine contre l'Argentine dans le contentieux l'opposant à des fonds «vautours» sur la dette.

«Les grands pays comme les États-Unis ont l'avantage dans le monde mondialisé de pouvoir imposer des décisions incroyablement arbitraires, égoïstes et inacceptables, cela a été le cas dans l'affaire des +fonds vautours+», a déclaré l'économiste lors d'une conférence de presse.

La troisième économie d'Amérique latine, fragilisée aujourd'hui après une décennie de forte croissance, est sous le coup d'une condamnation à verser 1,3 milliard de dollars à NML et Aurelius, deux fonds spéculatifs qui avaient acheté de la dette argentine à prix cassé.

Alors qu'elle rembourse ses dettes sur d'autres fronts, l'Argentine se trouve en défaut de paiement partiel car le juge américain qui a prononcé la décision bloque tout remboursement de dette transitant par les États-Unis, tant que Buenos Aires n'aura pas réglé la somme de 1,3 milliard de dollars.

Cette somme correspond à 100% de la valeur des titres alors que 93% des créanciers ont concédé en 2005 et 2010 de ne toucher qu'environ 30% de leurs créances, pour permettre à l'Argentine de se relancer après la crise économique de 2001/2002 qui avait laissé le pays à genoux.

Après le Chili, l'économiste français, qui a récemment refusé d'être décoré de la Légion d'honneur dans son pays, s'est rendu en Argentine pour la promotion de son best-seller, Le Capital au XXIe siècle, qui est récemment sorti dans plusieurs pays d'Amérique latine.

Le livre a déjà été vendu à 1,5 million d'exemplaires, et a eu un grand succès aux États-Unis.