Standard & Poor's a annoncé mardi qu'elle pourrait abaisser la note de la Russie, qu'elle a maintenue pour l'instant à BBB-, en raison de l'effondrement de sa monnaie et de la «faiblesse de son économie».

L'agence de notation américaine observe «une rapide détérioration» du cours du rouble et «des conséquences de sa faiblesse économique sur son système financier».

S&P place donc la note sous surveillance négative et juge qu'il y a une chance sur deux qu'elle l'abaisse dans les trois mois à venir. Elle précise même qu'elle devrait avoir passé en revue tous les éléments nécessaires d'ici mi-janvier.

Si la note était dégradée d'un cran, elle passerait à BB+, ce qui la ferait tomber dans la catégorie des placements spéculatifs.

Fin octobre, Standard & Poor's avait maintenu la note, tout en la plaçant sous perspective négative, en se donnant donc au maximum 18 mois pour prendre une décision.

Un an de crise ukrainienne puis la chute du baril de pétrole, principale source de revenus de l'État, ont plongé la Russie dans une profonde récession. La monnaie s'est effondrée, touchant des plus bas la semaine dernière qui a suscité un mouvement de panique boursière et fragilisé un peu plus l'économie.

Cette semaine, Moscou a tenté de jouer les pompiers en annonçant une série de mesures parmi lesquelles le sauvetage d'une grosse banque menacée de faillite, des aides aux compagnies aériennes en difficultés ou des restrictions aux exportations de céréales pour faire baisser les prix sur le marché intérieur.

Et mardi, le gouvernement a ordonné aux grandes sociétés publiques exportatrices de vendre une partie de leurs considérables revenus en devises étrangères pour soutenir le rouble, ce qui pourrait représenter un soutien pouvant atteindre 50 milliards de dollars.