Les États-Unis ont apporté mercredi leurs soutiens aux efforts de l'Union européenne de briser sa dépendance au gaz russe en diversifiant ses sources et ses routes d'approvisionnement au cours d'une réunion à Bruxelles entre le secrétaire d'État John Kerry et la représentante de la diplomatie européenne Federica Mogherini.

Le sujet a été discuté dans le cadre du conseil UE-É.-U. pour l'Énergie, qui a associé pour sa sixième session les commissaires européens responsables du dossier, Miguel Arias Canete et Maros Sefcovic.

Cette réunion s'est déroulée au lendemain de l'annonce par la Russie de l'abandon du projet de gazoduc South Stream, conçu pour isoler l'Ukraine.

Alors que les Européens ont développé des projets pour diversifier leurs sources d'approvisionnement et leurs fournisseurs, les États-Unis ont rappelé leur volonté de mettre sur le marché d'importantes quantités de gaz naturel liquéfié, ce qui aura un impact sur les prix.

«Le projet de gazoduc South Stream était un projet alternatif, mais il ne répondait pas au besoin de diversification de l'UE, car il devait fournir du gaz russe», a souligné un responsable européen.

L'UE multiplie les investissements pour la construction d'interconnexions gazières, notamment entre la Grèce et la Bulgarie, et de terminaux pour le gaz naturel liquéfié. Un projet est en cours en Lituanie pour servir les États baltes, actuellement très dépendants du gaz russe.

«La sécurité des approvisionnements impose de diversifier les sources, les fournisseurs et les routes», a expliqué le responsable. «Or derrière South Stream,, il y a le même fournisseur de gaz, Gazprom, et la même origine russe», a-t-il rappelé. «Ce n'est pas la priorité pour l'UE».

L'UE achète chaque année 300 milliards de m3 de gaz, dont 125 milliards à Gazprom. La moitié des achats ruses transitent par les gazoducs de l'Ukraine, ce qui assure une source de revenus à ce pays, en conflit avec la Russie.

Ce conflit a été discuté au cours de la réunion UE-USA. Américains et Européens ont renouvelé leurs avertissements à ne pas utiliser l'énergie comme une «arme politique» et leur volonté que soit respectée «l'intégrité territoriale et la souveraineté» de l'Ukraine. La Russie a annexé la Crimée et soutient militairement les mouvements séparatistes pro-russes dans l'Est du pays.

Malgré les sanctions économiques imposées par les Occidentaux, la Russie s'est gardée d'utiliser l'énergie comme un moyen de rétorsion. Les achats de gaz et de pétrole par l'UE abondent le budget russe, et Moscou a facilité la conclusion d'un accord pour régler le contentieux sur la dette contractée par l'Ukraine auprès du groupe russe Gazprom. L'Ukraine consomme chaque année 50 milliards de m3 de gaz et en achète 30 milliards à la Russie.