La production industrielle chinoise a augmenté de 7,7% en octobre sur un an, en léger recul sur les 8% réalisés en septembre, nouveau signal du ralentissement de la deuxième économie mondiale, a annoncé jeudi le Bureau national des statistiques (BNS).

Les ventes au détail, indicateur-clé de la consommation des ménages, ont quasiment stagné le mois dernier dans la deuxième économie mondiale, avec une progression de 11,5% en octobre par rapport aux 11,6% de septembre.

De leur côté, les investissements en capital fixe, qui mesurent ceux réalisés par le gouvernement dans les infrastructures, ont progressé de 15,9% sur l'ensemble des 10 premiers mois de l'année, en recul par rapport aux 16,1% de septembre, selon le BNS.

Tous ces chiffres sont en deçà des attentes du marché. Les prévisions médianes d'un panel de 11 économistes interrogés par le Wall Street Journal tablaient sur une production industrielle en hausse de 8%, des ventes au détail progressant de 11% et des investissements en capital en croissance de 16%.

La croissance chinoise, un des principaux moteurs de la croissance mondiale, a ralenti à 7,3% au troisième trimestre, son plus bas niveau depuis cinq ans.

Les analystes de chez Nomura soulignent que ces chiffres viennent après de nouvelles mesures de soutien à l'économie et suggèrent «des vents contraires générés par la correction du marché immobilier, les graves surcapacités dans beaucoup d'industries de base et par le surendettement des entreprises».

«L'efficacité des mesures de soutien pourrait s'être affaiblie», notent-ils encore.

La Chine a enregistré au troisième trimestre un net ralentissement de sa croissance, au plus bas depuis plus de cinq ans, alors que Pékin conjugue efforts de rééquilibrage de son modèle économique et mesures «ciblées» de soutien à l'activité.

Mais «un léger ralentissement est considéré comme une saine évolution», avait estimé le mois dernier le Fonds monétaire international (FMI), en phase avec le gouvernement chinois et le président Xi Jinping, qui a jugé le weekend dernier que les risques d'un tel ralentissement n'étaient «pas si effrayants».

Début novembre, HSBC avait indiqué que la croissance de la production manufacturière chinoise avait progressé en octobre à son plus fort rythme depuis trois mois, une évolution qui ne témoignait toutefois que d'une «amélioration marginale de la santé du secteur» et ne désamorçait pas les inquiétudes sur la vigueur de la deuxième économie mondiale, selon la banque.

L'immobilier, pilier du PIB chinois, est en phase de net refroidissement après une surchauffe de plusieurs années, avec une chute de 10,8% des ventes de logements depuis le début de l'année, selon les chiffres du BNS pour septembre.

Pékin exclut tout plan de relance massif, lui préférant des «coups de pouce», telle l'injection par la banque centrale de 500 milliards de yuans (63 milliards d'euros) à la mi-septembre dans cinq grandes banques.

Lundi, le BNS avait annoncé que l'inflation restait inchangée à 1,6%, également son plus bas niveau en près de cinq ans, alimentant les inquiétudes des analystes sur les risques déflationnistes.

L'indice des prix à la consommation (CPI) était aussi à son plus bas niveau depuis janvier 2010.