La Banque mondiale va supprimer 250 postes nets, essentiellement techniques, dans le cadre d'un vaste plan d'économies qui suscite des remous en interne, a indiqué son président jeudi dans un message interne obtenu par l'AFP.

«Après plusieurs mois d'analyses de nos orientations commerciales et de nos priorités (...), nous avons décidé d'une réduction nette de 250 postes», écrit Jim Yong Kim dans ce mémo interne.

Dans le détail, 500 postes de départements administratifs seront supprimés d'ici à 2017 et 70 offres d'emplois seront annulées tandis que 250 à 300 postes seront créés dans les bureaux de la Banque à Madras, en Inde, pour répondre «aux besoins commerciaux», indique le président de la BM, qui compte 188 États-membres.

Ces mesures s'inscrivent dans un vaste plan d'économies mené par l'institution phare du développement qui s'est engagée à réduire ses dépenses de 400 millions de dollars dans les trois prochaines années sur un budget total de 5 milliards de dollars par an.

Il s'agit des premières suppressions de postes annoncées dans le cadre de cette cure de rigueur qui portait jusque-là sur des dépenses de fonctionnement (frais de stationnement et de déplacements...).

La Banque mondiale emploie quelque 9000 personnes à travers le globe, dont les deux-tiers sont basés au siège de l'institution à Washington.

«Les décisions sur le personnel sont toujours difficiles. Mais nous sommes confiants dans le fait que les changements que nous faisons nous aideront à mieux adapter notre personnel à notre stratégie, en accord avec la volonté de nos clients et avec ce que nous devons accomplir», a commenté M. Kim, arrivé à la tête de la BM en juillet 2012.

Les inquiétudes suscitées par ce plan d'économies se sont muées en polémique en octobre avec la révélation que plusieurs hauts dirigeants de la Banque mondiale, dont son directeur financier, avaient récemment perçu des primes.

Outre une réduction des dépenses, la restructuration interne de la Banque vise à doper ses ressources afin d'atteindre son objectif d'éradication de l'extrême pauvreté d'ici 2030.

En renchérissant le coût de ses prêts et en augmentant ses placements sur les marchés, la Banque avait déjà annoncé en avril dernier être parvenue à une augmentation «sans précédent» de sa force de frappe financière.

L'institution, qui célèbre son 70e anniversaire cette année, cherche ainsi à répondre à la concurrence croissante des pays émergents des Brics (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud), qui ont donné naissance à leur propre banque de développement en juillet.