Le ministre australien des Finances Joe Hockey a confirmé dimanche que le président russe Vladimir Poutine participerait au sommet du G20 en novembre à Brisbane (Australie), malgré les tensions entre la Russie et les Occidentaux à propos de l'Ukraine.

La confirmation du pays hôte intervient après l'annonce le même jour par le président ukrainien Petro Porochenko qu'il rencontrera Vladimir Poutine vendredi 17 octobre lors du sommet Asie-Europe (ASEM) qui aura lieu à Milan (Italie).

«J'ai parlé hier au ministre russe des Finances (...) et il a confirmé que le président Poutine viendrait au sommet des leaders du G20 à Brisbane», a déclaré M. Hockey dimanche matin à la Australian Broadcasting Corporation.

L'Australie avait indiqué fin septembre que M. Poutine devrait participer au sommet conformément au souhait d'un grand nombre de pays du G20, en dépit des tensions générées par la crise en Ukraine.

«C'est la ferme position du président des États-Unis, de la chancelière allemande et d'autres (dirigeants) qu'il doit être présent», a précisé le ministre australien. «Je pense qu'il y aura lors de cette rencontre un dialogue global et franc avec le président Poutine», a-t-il ajouté.

Des oppositions à la participation de M. Poutine au sommet de Brisbane s'étaient exprimées après la destruction en vol, le 17 juillet dernier, d'un avion de ligne malaisien au-dessus de l'est de l'Ukraine, où les combats entre forces loyalistes et insurgés faisaient alors rage.

Kiev et les rebelles s'accusent mutuellement d'avoir abattu l'appareil des Malaysia Airlines. Les États-Unis et d'autres pays occidentaux ont accusé la Russie d'avoir fourni aux rebelles un missile sol-air avec lequel ils auraient abattu le vol MH17. Moscou rejette catégoriquement ces accusations et pointe du doigt les forces de Kiev.

Selon le rapport préliminaire du Bureau néerlandais pour la sécurité (OVV) chargé de l'enquête, l'avion a été atteint par de nombreux projectiles «à haute vélocité». Le rapport ne précise pas l'origine de ces projectiles.

Le premier ministre australien Tony Abbott a répété dimanche que s'il désapprouvait certains choix de politique étrangère de Moscou, il ne lui revenait pas de s'opposer à la participation de dirigeants de pays membres du G20 à ses réunions.

«La Russie est membre du G20 et à ce titre nous sommes obligés d'accepter le dirigeant russe dans ce pays», a-t-il déclaré à la presse.  «Il est très clair que la Russie doit coopérer pleinement à l'enquête sur la catastrophe du MH17», a-t-il ajouté.