Le directeur financier de la Banque mondiale (BM), le Français Bertrand Badré, a renoncé au bonus qui avait soulevé une controverse dans l'institution, actuellement soumise à un plan de rigueur, a appris l'AFP mardi de sources concordantes.

L'annonce a été faite par le président de la BM, l'Américano-coréen Jim Yong Kim, lors d'une réunion publique convoquée dans l'urgence à l'orée de l'assemblée générale de l'institution à Washington, a confirmé à l'AFP le porte-parole de la Banque David Theis.

Recruté en mars 2013, M. Badré, ancien cadre de la Société Générale, devait recevoir au total quelque 94 000 dollars de «primes pour compétences rares» au cours de l'exercice fiscal 2014 qui s'achève en juin prochain.

La révélation de cette prime avait provoqué de forts remous en interne où M. Badré supervise notamment un plan d'économies de 400 millions de dollars sur trois ans, qui pourrait inclure des suppressions de postes.

Dans un mémo interne obtenu par l'AFP, l'association des personnels de la BM s'était interrogée sur «l'opportunité de tels versements» étant donné les «sacrifices» demandés aux quelque 10 000 salariés de la BM.

La colère des personnels, mêlée à des doutes sur d'autres aspects de la réorganisation, avait conduit à deux mobilisations rarissimes menées à l'intérieur de la Banque.

L'institution avait d'abord défendu le principe de ces primes, estimant qu'elles permettaient d'attirer des dirigeants de «haut calibre», avant d'infléchir son discours mardi en affirmant comprendre le malaise des personnels face à «l'ampleur» de la réorganisation.

Engagée par le président Kim depuis sa nomination en juillet 2012, la restructuration interne de la Banque vise à réduire ses dépenses, mais également à doper ses ressources afin d'atteindre son objectif d'éradication de l'extrême pauvreté d'ici à 2030.