Les doutes se multiplient au Venezuela sur la capacité de l'État à honorer en octobre des échéances de dette de quasiment 6,5 milliards de dollars, soit un tiers des réserves de ce pays pétrolier asphyxié par le manque de devises et l'inflation.

Entre les bons souverains et ceux émis par la compagnie pétrolière publique PDVSA, le pays devra verser 6,44 milliards de dollars US, un tiers de ses réserves de 20,8 milliards, dont 70% sont constituées de stocks d'or, alors que les cours du métal jaune sont en chute libre.

Le gouvernement du président Nicolas Maduro pourrait toutefois trouver une bouffée d'air en piochant dans ses fonds parallèles non inscrits au budget de l'État, qui atteignent 9,3 milliards, selon l'économiste Asdrubal Oliveros, du cabinet Ecoanalitica.

La Banque centrale du Venezuela (BCV) a reconnu que ses réserves internationales avaient fondu d'un quart ces 18 derniers mois, et l'absence de mesures économiques, attribuée par des observateurs à l'influence du secteur radical dans le gouvernement socialiste du successeur de Hugo Chavez, alimente les doutes sur la capacité du pays à faire face à ses obligations.

«Il semblerait qu'il ne puisse pas y avoir une offre suffisante de dollars» pour satisfaire les besoins, a déclaré à l'AFP David Alayon, directeur de Kapital Consultores.

L'économie vénézuélienne enregistre depuis plusieurs mois un brutal ralentissement, dans un contexte d'inflation galopante (plus de 60% par an), de pénuries récurrentes et de manque de devises, malgré un strict contrôle des changes.

Asdrubal Oliveros a lui indiqué qu'on «ne sait pas avec certitude de combien dispose le gouvernement» dans ces fonds parallèles, ce qui «exacerbe la nervosité des marchés».

À ceci s'ajoute «l'inaction prolongée (des autorités), les changements de postes (au gouvernement), la baisse des prix du pétrole. Il s'agit d'une série de facteurs qui alimentent la préoccupation des investisseurs», a-t-il estimé.

La chute de la valeur des bons vénézuéliens a incité le président Maduro à assurer la semaine dernière que le pays, qui tire 96% de ses revenus du pétrole, honorerait ses dettes «jusqu'au dernier dollar».

Le secteur privé réclame toutefois plus de 10 milliards de dollars à l'État en échange de ses stocks de bolivares, afin de financer ses importations.