La croissance a ralenti en août dans la zone euro, tant dans le secteur manufacturier que dans celui des services, et l'activité a même reculé en France et en Italie, a indiqué mercredi le cabinet Markit qui a publié une seconde estimation de son indice PMI.

Le PMI composite de la zone euro s'est établi à 52,5 points contre 53,8 en juillet, a indiqué Markit. La seconde estimation pour août est moins bonne que la première, qui était de 52,8 points.

Lorsque l'indice dépasse les 50 points, cela signifie que l'activité progresse, tandis qu'elle se replie s'il est inférieur à ce seuil.

«À l'inverse de la tendance attendue par les analystes, la croissance de la zone euro décélère en août, ce qui devrait renforcer les voix s'élevant en faveur du lancement d'un programme d'assouplissement quantitatif de grande ampleur par la BCE», soit un programme de rachat massif d'actifs, relève Chris Williamson, économiste en chef de Markit, dans un communiqué.

La Banque centrale européenne (BCE) se réunit jeudi mais les analystes s'accordent à prédire qu'elle n'annoncera pas d'actions concrètes dans l'immédiat.

«Si les dernières données PMI composites finales sont conformes à une nouvelle croissance du secteur privé de la zone de la monnaie unique au troisième trimestre, le taux d'expansion fléchit toutefois à son plus faible taux de l'année 2014», relève M. Williamson.

Les fabricants signalent la plus faible hausse de leur production des 14 derniers mois d'expansion, tandis que le taux de croissance de l'activité des prestataires de services, après un pic de 38 mois atteint en juillet (54,2), se replie en août à 53,1 après 54,2 en juillet, soit moins bien que dans la première estimation (53,5).

L'Irlande est en tête du classement des pays ayant participé à l'enquête: elle enregistre sa plus forte croissance depuis août 2000 avec un indice à 61,8. La croissance s'accélère aussi en Espagne avec un indice à 56,9, soit son plus haut niveau en 89 mois.

En Allemagne, certes l'activité progresse pour le seizième mois consécutif, mais l'indice est à 53,7, son plus bas niveau en 10 mois, nettement moins bien que dans la première estimation (54,9).

Les points noirs viennent de la France et de l'Italie: dans la Péninsule, l'économie renoue avec la contraction après sept mois de croissance, et l'indice s'établit à 49,9.

En France, l'activité globale diminue pour le quatrième mois consécutif, même si le taux de contraction reste modéré (49,5 contre une stagnation à 50,0 dans la première estimation).

«La zone euro est clairement à la lutte pour relancer la croissance, au moment où les tensions géopolitiques s'accentuent, ce qui pèse sur la confiance et s'ajoute à un environnement déjà difficile», note Howard Archer, d'IHS Global Insight.

«Les tensions en Ukraine pèsent de manière évidente sur la confiance», confirme Chris Williamson.