L'Organisation des États américains (OEA) a approuvé jeudi, sans les votes du Canada et des États-Unis, une déclaration de soutien à l'Argentine afin qu'elle trouve un accord «équitable» avec ses créanciers sur le litige lié à sa dette.

La déclaration, présentée à l'initiative de l'Uruguay et du Brésil, a été approuvée par un vote à main levée de plusieurs ministres des Affaires étrangères de l'OEA, moins le Canada qui s'est abstenu et les États-Unis qui ont assuré ne pouvoir prendre part à un vote sur une affaire faisant l'objet d'une procédure judiciaire sur leur territoire.

Dans ce texte, l'organisation basée à Washington apporte «l'appui» nécessaire à la République argentine pour que le pays puisse «respecter ses obligations, payer sa dette et honorer ses engagements comme elle l'a toujours fait, et qu'elle parvienne à un dialogue dans des conditions justes, équitables et légales» avec la totalité de ses créanciers.

L'Argentine a été condamnée aux États-Unis à verser plus de 1,3 milliard aux fonds «vautours» qui ont refusé toute restructuration de leur dette après la faillite du pays en 2001. Le jugement contraint par ailleurs Buenos Aires à suspendre le paiement de ses autres créanciers tant qu'il n'aura pas commencé à rembourser ces fonds spéculatifs.

Le texte de l'OEA, qui n'a pas de valeur juridique, insiste sur le fait qu'il est essentiel de «garantir le respect des accords passés entre créanciers et débiteurs dans le cadre des processus de restructuration des dettes souveraines».

L'OEA avait convoqué une réunion exceptionnelle des ministres des Affaires étrangères pour évoquer ce dossier sensible. Seuls onze ministres ont pris part au vote sur les 34 membres de l'organisation.

Alors que les deux parties s'accusent mutuellement de refuser de négocier, NML Capital, un des fonds «vautours», a de nouveau critiqué jeudi l'attitude de Buenos Aires.

«L'Argentine n'a fait pas la preuve de sa réelle volonté de régler les problèmes liés à sa dette», a déclaré dans un communiqué Jay Newman, un des responsables d'Elliott Management, la maison-mère de NML.

«Tout ce que l'on entend (de la part de Buenos Aires, ndlr) se résume à des diatribes enflammées et désobligeantes vis-à-vis de ses créanciers»,a-t-il ajouté.

Selon M. Newman, le ministre argentin des Finances Axel Kicillof, qui étaitjeudi à Washington pour la réunion de  l'OEA, aurait de «nouveau refusé» d'ouvrir les discussions.

«Au lieu de faire des discours, l'Argentine devrait s'asseoir avec ses créanciers pour trouver une solution», a ajouté M. Newman dans le communiqué.