Le nouveau gouverneur de la Banque de Grèce (BoG), l'ex-ministre des Finances Yannis Stournaras, s'est inquiété mercredi du poids croissant des créances douteuses sur le bilan des banques grecques qui ont affiché une perte totale de 600 millions d'euros au premier trimestre.

«La gestion des créances douteuses est un problème majeur», a reconnu M. Stournaras devant la commission parlementaire qui a entériné sa nomination à la tête de la banque centrale grecque.

L'ancien ministre des Finances, qui a quitté le gouvernement début juin à la faveur d'un remaniement, a mis sur le compte de ces impayés le niveau de pertes des établissements bancaires grecs.

Le taux de prêts non remboursés a grimpé sur la même période à 33,5% du total des prêts, contre 32% il y a un an et leur montant s'établit actuellement à 77 milliards d'euros, selon M. Stournaras.

Cette difficulté sera l'un des premiers chantiers auquel le nouveau gouverneur devra s'atteler. Il a promis des «mesures immédiates».

Dans son dernier rapport sur l'économie grecque publié début juin, le FMI avait également tiré la sonnette d'alarme sur les risques d'instabilité qu'un tel niveau de créances douteuses faisait encourir au pays qui tente de se relever de six années de récession.

Le FMI évaluait ce taux à 40% fin 2013 et estimait qu'il pouvait saborder les tentatives de retour à la croissance.

Alors que la Banque de Grèce avait cet hiver évalué à 6,4 milliards d'euros les besoins des banques grecques en capitaux frais, couverts depuis lors par des augmentations de capital notamment, le FMI avait établi une estimation plus élevée.

Sous la supervision de la Banque centrale européenne (BCE), les banques de la zone euro sont actuellement soumises à une revue de leurs actifs afin d'identifier de possibles besoins de recapitalisation. Des tests de résistance doivent par ailleurs être menés dont les résultats sont attendus en octobre.

Yannis Stournaras a par ailleurs maintenu, devant les parlementaires, la perspective d'un retour de la croissance de la Grèce en 2014, relayant la prévision de la BoG d'un PIB à 0,5%. Sous sa casquette de ministre des Finances, il endossait il y a quinze jours encore la prévision du gouvernement d'un PIB à 0,6%.