La Banque d'Angleterre a, comme attendu, maintenu jeudi le statu quo sur son taux directeur et son programme de rachats d'actifs, malgré une reprise économique vigoureuse et des spéculations sur un resserrement monétaire anticipé l'année prochaine.

Lors de sa réunion mercredi et jeudi, la banque centrale britannique a ainsi maintenu son taux directeur à 0,50%, un niveau exceptionnellement bas auquel il est fixé depuis mars 2009 et a laissé inchangé à 375 milliards de livres (461 milliards d'euros) le montant total de son programme de rachats d'actifs.

«Il n'y avait que peu de doute sur le fait que la Banque d'Angleterre maintiendrait son taux directeur à 0,50% lors de sa réunion de juin, et cela a été dûment confirmé», a observé Howard Archer, analyste chez IHS Global Insight.

Mais comme l'a fait remarquer Samuel Tombs, économiste chez Capital Economics, «les signaux envoyés par les récents rapports d'activité et de confiance montrant que la reprise économique a pris de la vitesse au deuxième trimestre pourraient avoir conduit certains membres (du Comité de politique monétaire, CPM) a remettre en question la nécessité de maintenir des taux d'intérêt très bas».

Avec un moral des consommateurs au plus haut en neuf ans et des perspectives de croissance record, la reprise de l'économie britannique semble se confirmer, et de plus en plus d'observateurs avancent ainsi, dans leurs prévisions économiques, la date d'une première hausse des taux au Royaume-Uni.

Dans ce contexte, les observateurs décortiqueront les minutes de cette réunion dont la publication est prévue le 18 juin.

Cependant, «si la robustesse de l'économie a pu pousser un ou deux membres du CPM (sur les neuf qui le composent) vers un vote en faveur d'une hausse de taux, nous pensons toujours que les perspectives de l'inflation et l'apaisement dans la hausse du marché immobilier vont persuader la majorité des membres à maintenir le statu quo au moins jusqu'à courant 2015», a prévenu M. Tombs.

Si l'inflation au Royaume-Uni a accéléré à 1,8% en avril sur un an après 1,6% en mars, elle reste sous le niveau de 2% visé par la Banque d'Angleterre.