Le ministre espagnol de l'Économie Luis de Guindos a amélioré mercredi les prévisions du gouvernement, attendant désormais une croissance du PIB «en moyenne d'environ 1,5%» entre 2014 et 2015, même si, sur le front de l'emploi, l'embellie sera plus lente.

«En moyenne, en 2014 et 2015, l'économie espagnole va croître d'environ 1,5%», a déclaré Luis de Guindos lors d'une rencontre organisée par l'Association espagnole des journalistes économiques, alors que le gouvernement tablait jusque-là sur une croissance de 1% en 2014 puis 1,5% en 2015.

«C'est un changement substantiel» qui va se refléter dans le programme de stabilité économique que le gouvernement approuvera le 30 avril prochain, a-t-il précisé.

Ce programme, qui fixera notamment les objectifs en matière de croissance, de chômage et de réduction du déficit public pour 2014 à 2017, sera ensuite transmis à Bruxelles.

Objet de toutes les inquiétudes ces dernières années, la quatrième économie de la zone euro est désormais sortie de la récession et a retrouvé la confiance des marchés, comme en témoigne la facilité qu'elle a maintenant à se financer.

En conséquence, «le Trésor public espagnol, qui avait annoncé des besoins nets, en émissions (obligataires), de 65 milliards d'euros, va annoncer dans les prochains jours de nouveaux chiffres qui seront sans doute inférieurs à ceux annoncés initialement», grâce à des coûts de financement plus bas et de meilleures recettes fiscales, a indiqué le ministre.

«Nous serons clairement sous les 65 milliards», a-t-il insisté. En incluant les remboursements de la dette déjà émise, le Trésor avait évalué ses besoins de financement pour 2014 à 133,3 milliards, et il a déjà couvert 38,8% de cette somme grâce aux émissions.

«L'objectif est de parvenir à deux années de croissance de suite, avec une création nette d'emploi et cela sera la porte de sortie de crise de l'Espagne», a dit Luis de Guindos.

En revanche, cette création d'emploi sera «clairement insuffisante» face à un chômage proche de son record historique, à 26,03%, a-t-il prévenu.

Alors que les chiffres du chômage au premier trimestre seront publiés le 29 avril, le ministre a rappelé que «le premier trimestre est toujours le pire, en termes d'emploi», espérant toutefois que la destruction de postes de travail soit moins forte que les années précédentes.

«Un pays qui a 26% de chômage part d'un niveau qui est terrifiant», a-t-il reconnu, alors que la Banque d'Espagne table sur un chômage encore à 25% en 2014, puis 23,8% en 2015.