La Banque d'Angleterre a, comme prévu, marqué en mars cinq ans de son taux directeur au niveau historiquement bas de 0,50% par un nouveau statu quo monétaire, préférant s'assurer de la pérennité de la reprise économique avant tout resserrement.

Lors de sa réunion de mercredi et jeudi, le Comité de politique monétaire (CPM) de la banque centrale britannique a également laissé inchangé à 375 milliards de livres (environ 455 milliards d'euros) le montant total de son programme de rachats d'actifs, épuisé depuis novembre 2012.

La banque centrale britannique a de nouveau précisé dans un bref communiqué que le Comité est «parvenu à ces décisions dans le contexte» de la trajectoire pour sa politique monétaire annoncée en août.

La Banque d'Angleterre a également annoncé qu'elle réinvestirait 8,1 milliards de livres d'obligations rachetées à travers le programme de rachats d'actifs et arrivées à maturité en mars.

«Il est évident que (les neuf membres du CPM) veulent maintenir la politique monétaire aussi souple que possible aussi longtemps que possible afin de s'assurer de la pérennité de la reprise économique», a commenté James Knightley, économiste chez ING.

Pour Samuel Tombs, de Capital Economics, la Banque d'Angleterre devrait d'ailleurs maintenir son taux à 0,50% pendant encore au moins un an, du fait des capacités de production inutilisées trop importantes.

La Banque d'Angleterre avait annoncé le mois dernier qu'elle élargissait les conditions d'un éventuel resserrement monétaire en faisant dépendre la trajectoire de son taux directeur d'un éventail plus large d'indicateurs macroéconomiques - dont les capacités de production - et non principalement de la baisse du taux de chômage sous la barre des 7%.

Le taux de chômage au Royaume-Uni est d'ailleurs remonté à 7,2% fin décembre après neuf mois de baisse ou de stabilité, confortant la stratégie prudente de la Banque d'Angleterre.

Ces derniers mois, les indicateurs ont tout de même fait état de la poursuite de la reprise et la Banque d'Angleterre a même révisé à la hausse sa prévision de croissance pour 2014.

Dans son rapport trimestriel sur les perspectives de l'inflation et de la croissance au Royaume-Uni publié le mois dernier, elle a ainsi estimé que la croissance du produit intérieur brut (PIB) devrait atteindre 3,4% en 2014, alors qu'elle la voyait à 2,8% dans son précédent rapport publié en novembre.

Les observateurs attendaient désormais une audition mardi prochain du gouverneur de la Banque d'Angleterre Mark Carney devant la Commission du Trésor du Parlement britannique, en quête d'indice sur les perspectives de la politique monétaire de l'institution.

Il sera comme tous les trois mois interrogé sur le rapport de l'institution, mais la Commission a également annoncé mercredi qu'elle lui poserait des questions sur l'enquête en cours au sein de la Banque d'Angleterre sur la manipulation présumée du marché des changes et les processus de contrôle interne.

La Banque d'Angleterre a annoncé mercredi avoir suspendu un employé dans le cadre de son enquête.