Inégalités et discriminations, particulièrement envers les femmes, sont parmi les principaux obstacles au développement, souligne un rapport du Fonds des Nations unies pour la population (UNFPA) publié mercredi.

Ce rapport, qui rassemble des données de 176 pays, fait le point 20 ans après la Conférence internationale sur la population et le développement qui s'était tenue au Caire en 1994.

Il souligne que les inégalités croissantes risquent de remettre en cause les progrès accomplis depuis cette date dans des domaines comme la santé, l'éducation et la lutte contre la pauvreté.

Intitulé «Rapport mondial, au-delà de 2014», il recommande aux gouvernements de prendre des mesures législatives pour protéger les populations les plus pauvres et marginalisées, en particulier les adolescentes, les femmes victimes de violences et les communautés rurales.

Des progrès importants ont été réalisés depuis 20 ans, rappelle le document: la mortalité due à la grossesse et l'accouchement a diminué de 47% entre 1990 et 2010, davantage de filles vont en classe et la croissance démographique a ralenti. Mais en 2010, 800 femmes sont mortes en couches chaque jour, 222 millions de femmes n'ont toujours pas accès à la contraception et une femme sur trois dans le monde déclare avoir subi des violences physiques ou sexuelles.

Alors que le mariage précoce est illégal dans 158 pays, une jeune fille sur trois se marie avant l'âge de 18 ans dans les pays en développement, ce qui risque de ruiner ses chances d'éducation et d'ascension sociale.

Surtout, souligne le directeur général du Fonds Babatunde Osotimehin, les progrès ne profitent qu'à une infime minorité: «le rapport, dit-il, met en lumière les inégalités persistantes et la discrimination qui menacent de ralentir le développement». Ainsi, plus de la moitié des revenus supplémentaires générés entre 1988 et 2008 est allée aux 5% de la population mondiale les plus riches et rien aux 10% les plus pauvres.

«Notre plus grand défi réside dans le fait que nos progrès (..) sont de plus en plus inégalement répartis, ce qui menace le développement, l'environnement et notre avenir commun», souligne le rapport. «Les inégalités croissantes sont perturbatrices et très préjudiciables pour le développement durable». En revanche, ajoute-t-il, «des recherches suggèrent que des femmes mieux éduquées et des familles en bonne santé ont un effet positif sur la croissance du PNB».

«Les gouvernements doivent prendre et appliquer des lois pour éliminer ces inégalités», affirme M. Osotimehin, qui propose pour juger des efforts accomplis de se baser sur la situation des adolescentes. Celles-ci sont en effet «particulièrement menacées dans les communautés les plus pauvres: la plupart parviennent au bout de l'école primaire mais ont du mal à poursuivre dans le secondaire». «Il est essentiel, conclut-il, de les aider à réaliser leurs ambitions».