Le conflit en Syrie, le changement climatique, la santé, mais aussi les interrogations sur la vigueur de la reprise économique seront au coeur des débats du Forum économique mondial (WEF) qui se tiendra la semaine prochaine en Suisse à Davos.

Cette 44e édition du Forum, du 22 au 25 janvier, réunira comme chaque année le gotha de la politique et du monde des affaires dans cette petite station de ski huppée des Alpes.

Mais l'événement coïncidera cette fois-ci avec les discussions à Montreux, à l'autre bout de la Suisse, pour trouver une solution au conflit syrien dans le cadre de la réunion dite Genève II.

Sont attendus plus de quarante chefs d'État et de gouvernement, dont le premier ministre australien Tony Abbott, qui assure la présidence du G20, la présidente du Brésil Dilma Rousseff, le premier ministre japonais Shinzo Abe et son homologue britannique David Cameron. Certains acteurs majeurs de la crise syrienne seront présents comme le président iranien Hassan Rohani.

Plus de 2500 participants prendront part à l'événement, qui rassemblera des décideurs économiques, des lauréats du prix Nobel, mais aussi des chefs religieux, des représentants syndicaux et d'organisations non gouvernementales, qui pourront se croiser et échanger de manière très informelle dans les couloirs du forum.

Le fondateur du WEF, Klaus Schwab, a tenu à placer cette édition sous le thème de «la «refonte du monde», décliné autour de trois axes majeurs, dont le changement climatique sur lequel s'exprimera Ban Ki-moon, le secrétaire général des Nations unies. La technologie sera aussi à l'honneur, des acteurs majeurs du secteur faisant le déplacement comme la patronne de Yahoo! Marissa Meyer, ou encore celui de Google Eric Schmidt, présent mais qui n'est pas prévu au programme officiel.

L'an passé, la crise financière avait été au centre des préoccupations, mais le ton devrait être cette fois à «l'optimisme prudent», selon Klaus Schwab, même si plusieurs incertitudes planent sur l'économie mondiale: la fragilisation de certains pays émergents, les incertitudes provoquées par la fin attendue de la politique monétaire ultra-généreuse de la Réserve fédérale américaine, l'efficacité de la politique économique japonaise (Shinzo Abe devrait défendre ses «Abenomics»), ou encore les risques réels ou supposés de déflation, notamment en Europe.

Sur ce dernier point, la patronne du FMI Christine Lagarde a estimé cette semaine qu'il y avait danger pour certains pays, alors que le président de la BCE Mario Draghi écarte ce risque. Les deux leaders auront l'occasion d'échanger sur ce point à Davos.

Les questions diplomatiques devraient cependant occuper une large place, plusieurs des acteurs de la crise syrienne étant attendus, comme Hassan Rohani ou le secrétaire d'État américain John Kerry.

Autre invité phare, le premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou s'exprimera sur les perspectives politiques et économiques de l'État hébreu.

Aucune rencontre n'est prévue entre les dirigeants des deux pays ennemis. L'Iran ne reconnaît pas l'existence d'Israël et l'État hébreu, de son côté, accuse l'Iran de vouloir se doter de l'arme atomique et préconise la fermeté aux Occidentaux, malgré l'accord international conclu fin novembre sur le gel du programme nucléaire iranien pendant six mois.

L'opposition syrienne sera également représentée à Davos par George Sabra, président du Conseil national syrien.

La crise en Ukraine, née du refus du pouvoir de signer en novembre un accord d'association avec l'Union européenne, sera également évoquée. Le président Viktor Ianoukovitch devait initialement venir débattre avec la chef de la diplomatie de l'UE Catherine Ashton, mais sera finalement remplacé par son premier ministre, Mykola Azarov. Sera également présent le champion de boxe Vitali Klitschko, un des dirigeants de l'opposition.

Huit présidents de pays africains et cinq d'Amérique latine seront également à l'affiche. Le président birman Thein Sein, à l'origine des transformations politiques et économiques de son pays qui vient de prendre la tête de l'Association des nations d'Asie du Sud-Est (ASEAN) sera à Davos, de même que le président mongol Tsakhia Elbegdorj dont le pays est désormais très courtisé pour ses vastes ressources minières.

Quelque 3000 militaires seront déployés pour assurer la sécurité.