L'économie mondiale devrait renouer avec une croissance plus forte l'an prochain, a affirmé l'ONU mercredi dans ses prévisions, mais la fin progressive de l'aide de la Banque centrale américaine à l'économie pourrait s'avérer «tortueuse».

Dans son rapport «Situation et perspectives de l'économie mondiale», l'ONU table sur une croissance mondiale de 3,0% en 2014, puis de 3,3% en 2015, contre une croissance estimée à 2,1% cette année.

Si la croissance semble repartir à la hausse, c'est, notent les prévisionnistes, grâce à la sortie de récession des pays de la zone euro et au raffermissement de la croissance américaine.

«Une poignée d'économies émergentes, à l'image de la Chine et de l'Inde, sont parvenues à maîtriser la décélération qu'elles ont connue ces deux dernières années et ont négocié une courbe ascendante modérée», expliquent les experts.

L'inflation, poursuivent-ils, devrait continuer à être maîtrisée, mais les créations d'emplois devraient s'avérer faibles.

En outre, les échanges internationaux devraient croître de 4,7% en 2014 et le prix des denrées devrait rester «stationnaire».

Mais le risque majeur réside dans la perspective de la fin de l'aide prodiguée par la banque centrale américaine (Fed) à l'économie américaine qui pourrait, à en croire les Nations unies, s'avérer «tortueuse».

Le rapport est sorti le même jour où la Fed a justement annoncé une réduction «modeste» de ces injections de liquidités. À partir de janvier, l'institution compte réduire de 85 à 75 milliards de dollars le montant de ses rachats d'actifs mensuels, auxquels elle procède depuis janvier pour desserrer l'étau du crédit et soutenir l'activité.

«Les efforts de la Fed pour mettre fin à son programme de soutien à l'économie pourraient conduire à une hausse des taux d'intérêt à long terme», prévient le rapport.

Et «les économies émergentes devront affronter davantage de chocs externes» engendrés par les choix de la Fed, analysent les experts.

Le taux chômage américain est tombé en novembre à son plus bas niveau depuis cinq ans (7%), et la Fed a précisé mercredi qu'elle pourrait décider de réduire davantage ses injections de liquidités «lors de futures réunions» si les prochaines données économiques confirmaient ses attentes d'une amélioration du marché du travail.

La «fragilité» du système bancaire ainsi que «les querelles politiques continues aux États-Unis sur le plafond de la dette et le budget» constituent également des motifs d'inquiétude pour les analystes des Nations unies.