La Grèce renouera avec la croissance en 2014 après six années de récession, selon des prévisions publiées mardi par la Banque de Grèce qui voit cependant dans le climat «d'affrontement politique» une «incertitude forte» pouvant menacer cette reprise.

La Banque de Grèce se montre un petit peu moins optimiste que le gouvernement en tablant sur une hausse du PIB de 0,5% en 2014 alors que la loi de finances votée début décembre anticipe une hausse de 0,6%.

«Les indices sont aujourd'hui plus forts pour permettre de prédire que l'année prochaine marquera la fin de la récession et que l'économie va commencer à se redresser», écrit la banque centrale dans son rapport intermédiaire sur la politique monétaire.

Parmi ces indices positifs figurent l'obtention, dès cette année, d'un excédent budgétaire primaire (hors charge de la dette) ainsi que l'excédent qu'affichera en 2013 la balance des échanges courants grâce à une baisse des importations et une hausse des exportations liées notamment à la bonne santé du tourisme, explique l'institution.

Elle juge aussi que le programme de privatisations auquel s'est engagé le pays vis-à-vis des ses créanciers a enregistré des «progrès après d'importants retards les années précédentes».

La reprise devrait se traduire en 2014 par «un ralentissement de la chute de la consommation», grâce à une baisse des prix marquée depuis le printemps, par une «petite reprise de l'investissement des entreprises» et par une baisse «d'un point» du taux de chômage record de la Grèce actuellement à plus de 27%.

Mais des «incertitudes fortes» demeurent susceptibles de menacer ce redressement, au premier rang desquelles «le climat politique qui donne des signes de polarisation et d'affrontement», écrit la Banque de Grèce.

Elle craint que cette «confrontation» politique «culmine» lors des élections municipales, régionales et européennes qui seront organisées en Grèce l'année prochaine, et plaide pour une unité politique sur la nécessité de poursuivre les plans de réforme et d'ajustement du pays.

La Grèce, sous assistance financière internationale depuis 2010, est dirigée depuis juin 2012 par une coalition entre conservateurs et socialistes menée par Antonis Samaras, dont la formation est légèrement devancée dans les récents sondages par le principal parti d'opposition, la gauche radicale, Syriza.