La directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), Christine Lagarde, a estimé mardi que la crise économique n'était pas terminée, pressant les Européens de mettre en place les réformes nécessaires, notamment celles concernant l'union bancaire.

«Pouvons-nous vraiment dire que la crise est derrière nous quand il y a 12% de la population active sans emploi?», a demandé la directrice du FMI, qui s'exprimait au Parlement européen devant le Comité économique et social européen (CESE), un organe consultatif auprès des 28.

«Il y a des signes évidents que tout ne va pas bien» au sein de l'Union européenne, même si des efforts ont été faits pour tenter de tourner la page de la crise.

«Il n'y a pas lieu de crier victoire. Il faut faire plus (...)», a exhorté la patronne du FMI, invitant notamment la Banque centrale européenne (BCE) à laisser encore longtemps ses principaux taux d'intérêt à un niveau bas et à lutter contre le ralentissement de l'inflation.

Elle a également rappelé que l'union bancaire «reste une priorité», au moment où les ministres des Finances de l'Union européenne sont entrés dans le vif des négociations mardi sur le mécanisme chargé de régler le sort des banques en faillite dans la zone euro.

«Notre position au FMI est assez simple: l'union bancaire doit être un ensemble simple avec un mécanisme unique de supervision et un mécanisme unique de résolution des banques équipé d'un filet de sécurité commun».

«Je sais qu'il y a beaucoup de choses compliquées à prendre en compte pour l'instant, mais nous plaidons, nous exhortons, nous supplions que soit envisagé un système simple, efficace, juste et le plus prévisible possible», a-t-elle dit.

De manière plus générale, Mme Lagarde a salué les «progrès» réalisés en Europe depuis le début de la crise, qui se traduisent par des perspectives de croissance à la hausse et une inflexion des chiffres du chômage.

Mais «il ne peut y avoir de relâchement et ce n'est pas avec 1% de croissance (attendu l'an prochain) en zone euro que nous devons ralentir le rythme des réformes», a-t-elle ajouté.