Le Vatican a «réalisé des progrès significatifs» en 2013 pour se mettre en conformité avec les normes internationales de transparence financière, a affirmé lundi le Saint-Siège dans un communiqué résumant les conclusions d'un nouveau rapport d'experts européens.

Lors d'une séance plénière à Strasbourg, le comité d'experts européens Moneyval chargé de vérifier les politiques contre le blanchiment et le financement du terrorisme, a approuvé un rapport d'étape sur l'action du Saint-Siège/État du Vatican, un an et demi après l'adoption d'un «rapport mutuel d'évaluation» qui faisait déjà état de progrès substantiels.

«Moneyval confirme que des progrès significatifs ont été réalisés», affirme, trois jours avant la publication intégrale du rapport, le Vatican. Il énumère une loi de Benoît XVI de décembre 2012 et trois «motu proprio» (décrets personnels) du pape François.

Selon Mgr Antoine Camilleri, sous-secrétaire aux relations avec les États, «les efforts importants entrepris pour renforcer la structure légale et institutionnelle» du système interne ont été reconnus par Moneyval.

C'est principalement l'Autorité d'information financière (AIF), instituée en 2010 par Benoît XVI, qui a vu ses compétences renforcées et jouit d'une pleine autonomie, notamment pour la signature d'accords internationaux.

L'AIF a été admise dans le Groupe Egmont (réseau international informel de renseignements financiers pour la lutte contre l'argent sale). Dans ce cadre, le Vatican a déjà signé des accords avec la Belgique, l'Espagne, les États-Unis, l'Italie, la Slovénie, les Pays-Bas et l'Allemagne.

L'AIF peut intervenir sur tous les services de nature financière rendus par les différentes institutions du Vatican et du Saint-Siège, ou qui en dépendent.

Le Vatican s'est doté en octobre d'une nouvelle loi pour se conformer aux normes sur la transparence, la vigilance interne et l'échange d'informations. Elle a permis de renforcer la discipline, par exemple en ce qui concerne les déclarations de transport transfrontalier d'argent comptant. Un «comité de sécurité financière» a aussi été institué.

Le système pénal a été durci, permettant des mesures de confiscation et de gel d'avoirs, et autorisant des poursuites contre toute personne travaillant pour le Saint-Siège, même en dehors du territoire du Vatican.

Depuis trois ans, les structures administratives et financières du Vatican - dont la «banque du pape», l'IOR -, jadis opaques et permettant des placements de fonds de provenance douteuse, sont systématiquement révisées en vue d'être réformées. Avec le pape François, ces réformes ont connu une accélération.