Le premier ministre britannique, David Cameron, a réuni vendredi une dizaine de dirigeants européens en marge du sommet européen pour les inviter à «couper dans la charge bureaucratique» et renoncer à légiférer sur le gaz de schiste.

Le projet défendu par M. Cameron est censé améliorer la compétitivité des entreprises européennes, mais des diplomates redoutent qu'il remette en cause des normes environnementales ou en matière sociale.

Invité à la réunion de M. Cameron, le président français François Hollande a décliné, contrairement à la chancelière allemande Angela Merkel ou le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso.

«Nous voulons examiner comment nous pouvons en faire plus pour la dérégulation, pour aider les entreprises à être compétitives et à réussir», a affirmé M. Cameron en ouverture de la réunion.

Cette initiative n'est pas politique, a-t-il assuré, notant qu'elle était soutenue par des responsables «de gauche et de droite».

Le projet défendu par M. Cameron et intitulé «cut EU red tape» (couper dans la charge bureaucratique de l'UE, ndlr) préconise notamment de «veiller à ce que les lois sur la protection des données n'engendrent pas des coûts démesurés pour les entreprises» ou de «s'abstenir de présenter des propositions législatives sur le gaz de schiste».

Le texte propose encore «d'abandonner les nouvelles propositions coûteuses portant sur les évaluations d'impact environnemental», de ne pas limiter le temps de travail, de «retirer les propositions sur l'accès à la justice en matière d'environnement».

M. Cameron reprend et amplifie des propositions présentées au début du mois par la Commission européenne pour alléger la législation de l'UE. M. Barroso avait alors expliqué que l'Union européenne doit être «très visible sur les grands enjeux, plus discrète sur les questions de moindre importance».

Le texte adopté à l'issue du sommet par l'ensemble des dirigeants européens ne va pas aussi loin que le propose M. Cameron. Il souligne notamment que «la régulation est nécessaire au niveau européen afin de s'assurer que les objectifs politiques de l'UE, y compris le bon fonctionnement du marché unique, soient atteints».

Le document insiste pour «toujours prendre en compte la nécessité d'une protection adéquate des consommateurs, de la santé, de l'environnement et des salariés».