Le G20, groupement des pays les plus puissants de la planète, a perdu un «peu d'élan», a déploré samedi à Washington un membre du directoire de la BCE, Jorg Asmussen.

Le G20, «de mon point de vue, a perdu un peu d'élan», a déclaré M. Asmussen devant le lobby bancaire international (IIF).

«C'est peut être un développement normal parce qu'en temps de crise, les groupes informels tendent à gagner de l'importance parce qu'ils sont plus flexibles», alors que maintenant la crise s'atténue, selon M. Asmussen, qui estime toutefois que le G20 reste «absolument nécessaire».

Il préconise trois types de réforme pour le G20: «se recentrer plus sur les sujets économiques et financiers», le doter «d'un petit secrétariat permanent», et lui assigner «des objectifs concrets et mesurables».

Sur ce dernier point, il a par exemple regretté qu'aient été abandonnés dans le communiqué final du G20 cette année les objectifs chiffrés de réduction des déficits qui avaient été élaborés lors du G20 de Toronto en 2010.

Interrogé, le ministre français de l'Économie Pierre Moscovici a réfuté l'idée d'une perte d'efficacité du G20, estimant qu'il fallait «consolider les acquis».

«Sur un certain nombre de thèmes, sous la présidence russe (qui s'achève à la fin de l'année, ndlr), il y a eu des progrès tout à fait conséquents qui ont été réalisés, notamment sur tout ce qui concerne l'agenda fiscal, tout ce qui concerne aussi l'agenda de croissance», a indiqué M. Moscovici.

«Sur les sujets de régulation financière nous attendons mieux et plus de la présidence australienne» qui succèdera à la russe, a toutefois ajouté le ministre.

«Il nous a semblé que la présidence australienne était bien conçue, bien ciblée, avec des priorités qui recoupaient ou rejoignaient celles de la France: croissance, régulation financière, et lutte contre l'évasion fiscale», selon le ministre français, qui a rencontré son homologue australien à l'occasion des assemblées générales du FMI et de la Banque mondiale cette semaine à Washington.