La Banque d'Angleterre devrait annoncer jeudi un nouveau statu quo de sa politique monétaire, un mois après avoir donné des indications sur son taux directeur.

«Dans la mesure où il est peu probable qu'un changement (du cap de la politique monétaire de la Banque d'Angleterre) intervienne au cours de la réunion de septembre, elle devrait se passer sans histoire», a estimé Jane Foley, économiste chez Rabobank.

En effet, les observateurs estiment que la banque centrale britannique va maintenir, lors de la réunion des 3 et 4 septembre de son Comité de politique monétaire (CPM), son taux directeur à 0,50% (niveau historiquement bas auquel il est fixé depuis mars 2009) et laisser inchangé le montant total de son programme de rachats d'actifs à 375 milliards de livres (442,6 milliards d'euros), épuisé depuis novembre.

Le montant total de ce programme dit d'«assouplissement quantitatif» a été lancé en mars 2009, alors que l'économie britannique était en profonde récession, et relevé progressivement jusqu'en juillet 2012.

«La principale chose à guetter à l'issue de la réunion sera la publication ou non d'un communiqué avec la décision» du Comité, a prévenu Kathleen Brooks, analyste chez Forex.Com.

En effet, comme l'a expliqué Mme Foley, «il est possible que la banque centrale juge nécessaire de fournir de nouvelles indications au marché, ce qui implique qu'il y a une petite chance de voir la publication d'un communiqué».

L'arrivée début juillet du Canadien Mark Carney à la tête de l'institution avait entraîné début juillet la publication exceptionnelle de commentaires sur la décision de politique monétaire du CPM, en lieu de l'habituel communiqué laconique en cas de statu quo.

La nécessité de renforcer sa communication pourrait venir du fait que la trajectoire de taux annoncée le mois dernier «n'a peut-être pas tout à fait eu l'impact escompté par le CPM», a observé Vicky Redwood, de Capital Economics.

À peine plus d'un mois après son arrivée à la tête de la Banque d'Angleterre, M. Carney avait en effet fait prendre un virage inédit à la «Vieille Dame», comme est surnommée la banque centrale britannique, en annonçant que l'institution n'envisagerait pas de relever son principal taux d'intérêt, actuellement au niveau exceptionnellement bas de 0,50%, ni de réduire ses injections massives de liquidités, tant que le taux de chômage sera supérieur à 7% au Royaume-Uni.

Cette trajectoire prévue avait notamment pour but d'atténuer les attentes du marché d'un resserrement anticipé de la politique monétaire de l'institution.

Comme M. Carney l'a expliqué la semaine dernière, l'annonce sur l'évolution future des taux «fournit la certitude que les taux d'intérêt ne monteront pas trop tôt».

De plus, il a précisé que le seuil de 7% - qui de devrait pas être atteint au moins avant la fin du deuxième trimestre 2016 - est «un relais sur la route de la reprise», pas le déclencheur d'une hausse des taux.

Mais «étant donné la récente amélioration de l'économie britannique, la Bank d'Angleterre pourrait bien risquer de perdre en crédibilité si elle continue de répéter que les récents indicateurs économiques (dont les bonds de l'activité dans les secteurs manufacturier et des services, NDLR) ne justifient» pas les attentes d'une hausse de taux anticipée, a prévenu Michael Hewson, analyste chez CMC Markets.