La zone euro est sortie de la récession au deuxième trimestre après 18 mois de baisse de son PIB, a confirmé mercredi l'office européen de statistiques Eurostat.

L'activité a progressé de 0,3% dans la zone euro entre avril et juin, après un repli de 0,2% au trimestre précédent, a indiqué Eurostat dans sa deuxième estimation.

Parmi les États membres de la zone euro pour lesquels des données sont disponibles, c'est le Portugal qui a enregistré le plus fort taux de croissance (+1,1%) par rapport au trimestre précédent, suivi de l'Allemagne et de la Finlande (+0,7% chacune). La France a vu son PIB progresser de 0,5%.

À l'inverse, Chypre a enregistré la baisse du PIB la plus marquée (-1,4%), devant la Slovénie (-0,3%), l'Italie et les Pays-Bas (-0,2% chacun).

Pour Howard Archer, d'IHS Global Insight, ces dernières statistiques «laissent penser que la zone euro est en bonne voie vers une croissance modeste au troisième trimestre, mais la reprise s'avère un processus graduel vulnérable à n'importe quel choc».

Il juge que la croissance du PIB observée au deuxième trimestre peut conduire à «surestimer la bonne santé économique» de la zone euro, tout comme la contraction au trimestre précédent avait conduit à «surestimer sa faiblesse». Il rappelle ainsi que le rebond d'activité observé tient notamment à la reprise du secteur de la construction, notamment en Allemagne après un hiver particulièrement rude.

Parmi les composantes de la croissance, au cours du deuxième trimestre la consommation des ménages a augmenté de 0,2% dans la zone euro après avoir diminué de 0,2% au trimestre précédent.

Les investissements ont progressé de 0,3% après une chute de 2,2%. Les exportations ont crû de 1,6% après avoir diminué de 1,0% et les importations ont augmenté de 1,4%, alors qu'elles avaient reculé de 1,1% au premier trimestre.

Pour l'ensemble de l'Union européenne, le PIB a augmenté de 0,4% au deuxième trimestre. Pendant ce temps, les États-Unis ont vu leur PIB progresser de 0,6%, après +0,3% le trimestre précédent.

En comparaison avec le même trimestre de 2012, le PIB a enregistré une baisse de 0,5% dans la zone euro et est resté stable dans l'ensemble de l'UE.

Howard Archer anticipe une baisse du PIB de 0,5% pour la zone euro sur l'ensemble de l'année 2013, et une croissance de 0,8% en 2014.

Il est rejoint dans ses pronostics par Christian Schulz, de Berenberg, qui s'attend à ce que «la Banque centrale européenne revoie légèrement sa prévision de croissance» pour cette année, à -0,5% au lieu de -0,6%.

Cela «ne devrait donc pas encore conduire à un changement de politique» de la BCE, qui devrait encore, «pendant un certain temps, maintenir ses taux au niveau actuel ou les baisser», selon Christian Schulz.

Howard Archer s'attend à ce que l'institution de Francfort, lors de sa réunion jeudi, maintienne son principal taux directeur à 0,50%.