L'inflation a fortement ralenti en août dans la zone euro, à 1,3% sur un an contre 1,6% le mois précédent, a indiqué vendredi l'office européen des statistiques Eurostat, qui a publié une première estimation de cet indicateur.

Le niveau enregistré en août illustre le ralentissement continu de l'inflation depuis l'année dernière. Le taux d'inflation était de 2,6% il y a un an, en août 2012.

C'est la forte baisse des prix de l'énergie (-0,4% contre +1,6% en juillet) qui a eu le plus d'impact sur le ralentissement de l'inflation dans la zone euro en août.

«Aux prix actuels du pétrole (environ 115 dollars le baril), l'inflation en zone euro devrait rester inférieure à 2% pendant le reste de cette année et la suivante (...). Mais ce scénario pourrait évidemment changer si des événements survenaient en Syrie et faisaient grimper les prix du pétrole», prévient Martin Van Vliet, analyste pour la banque ING.

S'agissant des autres composantes de l'inflation en août, l'alimentation, les boissons alcoolisées et le tabac devraient connaître le taux annuel le plus élevé (3,3% après 3,5% en juillet), suivis des services (1,5% après 1,4% en juillet) et des biens industriels hors énergie (0,3% après 0,4% en juillet), indique Eurostat.

«L'inflation devrait rester à des niveaux bas au cours des prochains trimestres, bien en deçà du seuil de 2%», estime Cédric Thellier, analyste en charge de la zone euro pour Natixis. Il table sur un taux moyen de 1,5% en 2013 et de 1,6% l'année suivante.

Ces chiffres restent bien en dessous de l'objectif fixé par la Banque centrale européenne (BCE), dont le mandat est de maintenir l'inflation proche (mais en dessous) du seuil de 2% à moyen terme.

«Les perspectives d'inflation sont susceptibles de baisser parallèlement à une reprise plus faible que prévu. Par conséquent, nous n'excluons pas une nouvelle baisse de 0,25 point du principal taux de la BCE fin 2013», estime M. Thellier.

En mai, l'institution monétaire européenne avait abaissé son principal taux directeur à 0,50%, soit le plus bas niveau de son histoire, et l'a laissé inchangé depuis.

Mais dans l'immédiat, il ne devrait pas y avoir de changement de la politique monétaire, prédit Hervé Amourda, de Société Générale CIB, alors que la BCE se réunit le 5 septembre.

Les chiffres définitifs de l'inflation en août devraient être connus mi-septembre.

Nouvelle amélioration de la confiance économique

L'indice de confiance économique a continué de s'améliorer en août dans la zone euro pour le quatrième mois consécutif et a atteint son plus haut niveau en deux ans.

L'indice s'est inscrit à 95,2 points, soit une hausse de 2,7 points par rapport à juillet, selon des données publiées vendredi par la Commission européenne. C'est mieux qu'attendu: les analystes tablaient sur un indice à 93,8 points.

Dans l'ensemble de l'UE, l'indice de confiance économique a bondi de 3,1 points, à 98,1 points.

Le regain d'optimisme est notable dans tous les secteurs à l'exception de la construction (-0,9 point en un mois).

C'est dans le commerce de détail (+3,3 points en un mois) que la situation s'est le plus améliorée grâce notamment à une amélioration des stocks et des perspectives d'activité plus encourageantes.

Dans l'industrie, l'indice a gagné 2,7 points en un mois grâce à une évaluation plus positive des carnets de commandes actuels. L'embellie a également gagné le secteur des services (+2,5 points) et les consommateurs (+1,8 point en un mois), qui sont plus confiants pour l'avenir.

Dans les services financiers, secteur qui n'entre pas dans la composition de l'indice, la confiance s'est très nettement améliorée (+3,5 points).

La confiance s'est améliorée dans quatorze pays de la zone euro, et en particulier dans ses cinq principales économies: l'indice a grimpé de 5,2 points aux Pays-Bas, de 3,3 points en Allemagne, de 2 points en Italie, de 1,6 point en France et de 0,8 point en Espagne.

Ces chiffres viennent s'ajouter à une nouvelle baisse, bien que modeste, du nombre de chômeurs dans les 17 pays de l'Union monétaire.

Le taux de chômage est en effet resté stable dans la zone euro en juillet, toujours à son niveau record de 12,1%, mais le nombre de chômeurs a toutefois légèrement diminué. En juillet, 19,231 millions de personnes étaient au chômage dans la zone euro, soit 15 000 de moins qu'en juin, mois où le nombre de chômeurs avait déjà diminué de 35 000, selon Eurostat.

Cette légère éclaircie sur le front de l'emploi ne traduit pas «une reprise significative», estime Jennifer McKeown, de Capital Economics. La baisse du nombre de chômeurs est en effet trop mesurée pour avoir un impact sur le taux de chômage.

En outre, «la timide reprise est vulnérable à de nouveaux chocs économiques, soit sous la forme d'une nouvelle éruption de la crise de l'euro, d'un ralentissement de l'activité mondiale en raison des tensions liées aux pays émergents ou de tensions géopolitiques croissantes», renchérit Martin Van Vliet, analyste pour la banque néerlandaise ING.