La directrice générale du FMI Christine Lagarde a estimé vendredi que les mesures de soutien à l'économie des grandes banques centrales devraient un jour «prendre fin» tout en pointant les «risques» d'une telle échéance pour les pays émergents.

«Le jour viendra où ces politiques d'assouplissement monétaire exceptionnel (...) devront prendre fin», a-t-elle déclaré lors d'un discours à Jackson Hole (Wyoming). «Tout comme leur lancement, la fin (de ces mesures) nous amènera sur un territoire inconnu».

Afin de lutter contre la crise, les grandes banques centrales (Europe, Japon, États-Unis) ont massivement soutenu leur économie en maintenant leurs taux d'intérêt proches de zéro et en rachetant des actifs (créances immobilières, bons du Trésor...) pour desserrer le crédit.

L'annonce par la Réserve fédérale américaine (Fed) d'un prochain ralentissement de ses achats d'actifs inquiète les marchés et a récemment alimenté des mouvements de sortie de capitaux des pays émergents, notamment en Inde où le cours de la roupie a brutalement chuté.

«Même si elle est bien menée, la fin des politiques monétaires accommodantes pourrait bien se traduire par une difficile course d'obstacles» pour les pays émergents, a précisé Mme Lagarde devant un parterre de banquiers centraux, selon le texte de son discours transmis à la presse.

«Cela représente des risques sérieux» pour ces pays, a-t-elle ajouté. «Même avec les plus grands efforts, le barrage pourrait ne pas être étanche», a souligné la patronne du Fonds monétaire international (FMI).

L'annonce en juin d'un possible ralentissement prochain des mesures de soutien de la Fed a notamment bousculé les marchés de devises de pays émergents, faisant chuter la livre turque, le réal brésilien et le rouble russe.