Le commissaire européen responsable des services financiers, Michel Barnier, a salué lundi à Washington l'accord conclu entre les États-Unis et l'Europe sur l'harmonisation des règlementations des produits dérivés, estimant qu'il peut servir de «test» dans les discussions sur les services financiers.

«L'accord sur les swaps est un énorme accomplissement. Mais il n'est pas sûr que ce soit un modèle qui puisse être reproduit. C'est en revanche la preuve que nous avons besoin d'un cadre déjà approuvé pour discuter de ces questions et les résoudre», a déclaré M. Barnier, dans un discours devant un centre d'études à Washington.

«Nous faisons encore face à des discussions difficiles dans le secteur bancaire et celui des fonds d'investissement. Notre accord sur les produits dérivés montre que nous pouvons nous faire mutuellement confiance. Nous avons passé un test», a-t-il ajouté.

La semaine dernière, la Commission européenne et le régulateur américain CFTC ont approuvé une feuille de route pour harmoniser les règles s'appliquant aux produits dérivés.

Cet accord, qui s'appuie sur la loi de réforme de Wall Street Dodd Frank aux États-Unis et pour l'UE, sur la règlementation européenne sur les infrastructures de marché EMIR, vise instaurer une reconnaissance mutuelle des règles locales concernant le marché des produits dérivés.

M. Barnier devait rencontrer lundi le secrétaire américain au Trésor Jacob Lew alors que l'Union européenne et les États-Unis ont lancé une première ronde de négociations de libre-échange la semaine dernière à Washington.

«L'Union européenne est engagée à inclure la règlementation des services financiers dans le programme de croissance» que constituent les négociations de libre-échange, a encore déclaré M. Barnier.

«Nos discussions sur les produits dérivés ont montré que les barrières règlementaires pouvaient bloquer totalement les échanges», a-t-il ajouté. «Mais elles protègent nos économies des risques auxquels sont confrontés nos citoyens et la sécurité financière».