Le FMI a assuré jeudi que la Grèce ne connaîtrait pas de «trou de financement» avant l'été 2014 et appelé les Européens à respecter leur promesse d'apporter un nouveau soutien financier au pays après cette date.

«Il n'y aura pas de trou de financement d'ici à juillet 2014», a indiqué Gerry Rice, le porte-parole du Fonds monétaire international, rappelant que, passée cette échéance, les Européens s'étaient engagés à fournir au pays «les financements nécessaires».

Les Européens et le FMI ont donné leur préaccord lundi soir pour débloquer au total 6,8 milliards d'euros en faveur de la Grèce dans le cadre du plan d'aide massif d'euros accordé au pays au printemps 2012.

Le Fonds s'était alors engagé pour quatre ans. Le soutien financier des Européens ne couvre, lui, que deux années et doit donc prendre fin entre le printemps et l'été 2014, faisant naître des craintes sur les capacités de financement de la Grèce, engluée dans la récession et privée d'accès aux marchés.

«Nous allons de l'avant en prenant pour acquis que les engagements des deux côtés seront respectés, principalement l'engagement des Grecs de mettre en oeuvre le programme de réformes et l'engagement des Européens de fournir un soutien financier», a détaillé M. Rice.

À l'issue de négociations tendues fin 2012, le FMI avait accepté d'assouplir ses exigences sur le niveau de la dette publique à l'horizon 2020 en contrepartie de l'engagement des Européens à prendre des mesures de soutien additionnel.

Dans un entretien au Figaro publié mercredi, le président de l'Eurogroupe, Jeroen Djisselbloem, a réaffirmé cette promesse en assurant que la zone euro était prête à aider «davantage» la Grèce et déciderait des modalités de son nouveau soutien au printemps 2014.

Le Financial Times a récemment affirmé que le FMI avait menacé de ne pas débloquer de nouveaux prêts à Athènes en raison des doutes sur la capacité d'Athènes à faire face à ses obligations financières.

Aux termes de ses règles internes, le FMI ne peut en théorie pas accorder de nouveaux prêts à un pays placé sous son assistance si ses moyens de financement ne sont pas assurés dans l'année à venir.

«Nous avons besoin de parler du budget et de regarder exactement quels seront les besoins de financement», a expliqué M. Rice, ajoutant toutefois qu'il ne fallait pas «brûler les étapes» et que le programme de réformes en Grèce était pour l'heure «globalement sur les rails».

Le gouvernement grec a vu sa majorité s'effriter depuis la crise provoquée par la fermeture des chaînes de télévision publique qui ont repris jeudi leur diffusion de manière embryonnaire après un mois de black-out.

Les syndicats grecs du privé et du public ont par ailleurs lancé mercredi un appel à la grève générale pour le 16 juillet pour protester contre un nouveau plan de suppressions d'emplois dans le secteur public prévu par le gouvernement en échange des prêts consentis par l'UE et le FMI.