Le taux de chômage en Australie s'est établi à 5,7% en juin, un plus haut en quatre ans dû aux licenciements dans le secteur minier confronté à la baisse de la demande chinoise et à la chute des cours des matières premières, a annoncé jeudi l'office central des statistiques.

Il frôle le record de 5,8% enregistré pendant la crise financière mondiale en 2008 et n'a jamais été aussi élevé depuis septembre 2009.

Corrigé des variations saisonnières, il était de 5,6% en mai et 5,2% en juin 2012.

Le chômage monte malgré la création nette de 10 300 emplois le mois dernier, sous l'effet d'une chute des temps pleins.

L'Australie bénéficie depuis plusieurs années de la forte demande des pays émergents en matières premières qui lui a permis d'être le seul grand pays occidental à échapper à la récession en 2008. Son économie est en expansion depuis 21 années consécutives.

La croissance est cependant ralentie par le fléchissement des cours des matières premières, corrélé à la faiblesse de la conjoncture internationale et au ralentissement de l'activité en Chine, première consommatrice mondiale d'énergie et principal partenaire commercial de l'Australie.

En juin, l'État du Queensland, une grande région productrice de charbon, a ainsi vu son taux de chômage grimper à 6,4% contre 5,9% en mai.

«Le boom des matières premières en Chine est terminé», a commenté le premier ministre Kevin Rudd.

«Le volume des exportations de matières premières augmente, mais les prix ont baissé de près de 25% par rapport à leur niveau le plus élevé et ils pourraient chuter davantage», a-t-il prévenu.

«La phase d'investissement (dans l'extraction minière) ralentit. Notre économie est à la croisée des chemins», a-t-il ajouté.

Les secteurs non miniers ont longtemps demandé une inflexion de la politique économique et monétaire australienne qu'ils estimaient exclusivement tournée vers la mine.

Ils ont été partiellement entendus par la Banque centrale qui a abaissé son principal taux directeur au niveau historiquement bas de 2,75% en mai.