La Banque centrale du Brésil doit annoncer mercredi soir son nouveau taux d'intérêt directeur qui, selon les prévisions du marché, devrait augmenter de 0,5 point de pourcentage, dans un contexte d'inflation en hausse et de croissance au ralenti.

La centaine d'analystes d'institutions financières consultées chaque semaine par la Banque centrale prévoit dans sa majorité que le Comité de politique monétaire de la Banque centrale Copom) relèvera son taux Selic, à 8,5% l'an (contre 8% actuellement).

D'ici la fin de l'année le taux Selic devrait s'établir à 9,25% ou 9,5% l'an, selon eux.

«À mon avis, le taux va augmenter (mercredi) de 0,5 point (de pourcentage) même si l'activité économique va mal, en raison de l'inflation qui reste inquiétante», a déclaré à l'AFP l'économiste Silvia Matos, de la Fondation Getulio Vargas (privée).

«La Banque centrale a un discours très fort et cohérent dans la lutte contre l'inflation, parce qu'il faut la contrôler coûte que coûte», a-t-elle estimé.

En mai, le Copom avait déjà relevé le taux d'intérêt de 5 points de pourcentage, à 8% l'an et en avril de  0,25 point à 7,5% l'an, la première hausse depuis juillet 2011.

En juin, quand le pays a été secoué par une fronde sociale contre la hausse des transports et pour l'amélioration des services publics (santé, éducation) et la fin de la corruption en politique, la hausse des prix a atteint 6,7% sur un an, au-dessus du plafond fixé par le gouvernement à 6,5%.

De plus, le pays tourne au ralenti. Fin juin, la Banque centrale a réduit sa prévision de croissance du PIB pour 2013 de 3,1% à 2,7% et a relevé sa prévision d'inflation à 6% (contre 4,5% au début de l'année).

De plus, le FMI a réduit mardi sa prévision de croissance du PIB du Brésil à 2,5% en 2013 et 3,2% en 2014, soit de 0,5 et 0,8 point de pourcentage respectivement par rapport à sa prévision d'avril.

«C'est une mauvaise conjoncture pour le Brésil», a estimé Mme Matos car cela affecte négativement le revenu des travailleurs à un peu moins d'un an de l'élection présidentielle d'octobre 2014.

«Et l'année prochaine l'activité économique ira mal aussi», a prévenu l'économiste.

En 2012, la croissance du PIB  atteint un piètre 0,9% contre 2,7% en 2011 et 7,5% en 2010.

En 2012, l'inflation au Brésil s'est établie à 5,8% après avoir atteint 6,5% en 2011, son taux le plus élevé en sept ans.