Les Européens et le FMI ont donné leur accord lundi soir pour débloquer 6,8 milliards d'euros en faveur de la Grèce, dont la majeure partie sera versée sous peu, à condition que le pays engagé dans une réduction drastique de son secteur public respecte ses engagements.

À l'issue d'une réunion des ministres des Finances, la zone euro s'est engagée à verser fin juillet 2,5 milliards d'euros via son fonds de soutien, tandis que les banques centrales nationales restitueront à Athènes 1,5 milliard correspondant à leurs intérêts sur la dette grecque.

Le FMI, autre créancier de la Grèce, doit se prononcer fin juillet sur le versement d'un prêt de 1,8 milliard d'euros.

«J'ai toutes les raisons de penser que le déblocage (...) aura lieu fin juillet», a déclaré la directrice générale du FMI, Christine Lagarde, qui a assisté lundi à la réunion de la zone euro.

Ces versements dépendront toutefois des efforts d'Athènes en matière de réformes, notamment celles visant à réduire son administration pléthorique. Pour rester sous perfusion, la Grèce doit supprimer 4000 emplois publics d'ici la fin de l'année et imposer des mutations à 25 000 agents.

Alors qu'elle réclame plus de temps pour procéder aux coupes nécessaires, le commissaire européen en charge des Affaires économiques, Olli Rehn, a jugé qu'il «est temps d'accélérer le rythme des réformes».

En plus des versements prévus au cours de l'été, la zone euro devrait encore débloquer 500 millions d'euros courant octobre pour Athènes, tout comme les banques centrales nationales.

Le déblocage de ces fonds dépend de l'avancée des privatisations, a précisé le président de l'Eurogroupe, Jeroen Dijsselbloem. «Il y a eu des reculs dans le processus, mais il est important que le gouvernement grec maintienne l'effort», a exhorté M. Rehn.

Pour justifier la décision prise lundi soir, le ministre français, Pierre Moscovici, a mis en évidence les «nets progrès» réalisés par Athènes. Et de citer le respect des cibles budgétaires, la recapitalisation des banques et des indicateurs économiques qui s'améliorent.

Mais «il faudra combler les retards». Il y a des «réformes difficiles à mener mais essentielles pour continuer d'assainir l'économie grecque», a-t-il insisté.

La zone euro a également profité de sa dernière réunion avant la trêve estivale pour faire le point sur la situation au Portugal et rencontrer la nouvelle ministre des Finances, Maria Luis Albuquerque.

Le pays vient de traverser une grave crise politique faisant craindre des élections anticipées et des retards dans la mise en oeuvre du programme d'aide de 78 milliards d'euros lancé en mai 2011.

Samedi, la coalition de droite au pouvoir a scellé un accord assurant la survie du gouvernement, chargé depuis deux ans de mettre en oeuvre la sévère cure de rigueur exigée par ses créanciers. Cet accord suscite toutefois des doutes et doit encore être avalisé par le président Anibal Cavaco Silva.

«Je ne veux pas trop m'immiscer dans des questions de politique nationale», mais Lisbonne «a besoin de stabilité politique pour poursuivre son programme», a affirmé le patron de l'Eurogroupe, disant attendre le feu vert du président portugais.

La réunion a été l'occasion pour la patronne du FMI de faire une mise au point en assurant que son institution n'entendait pas se retirer des plans d'aide à la zone euro. «Si la zone euro n'a plus besoin des services du FMI, c'est la meilleure nouvelle qui soit. Cela veut dire que la zone euro n'a plus besoin de soutien», a-t-elle lancé, balayant les rumeurs de mésentente au sein de la troïka (UE, BCE et FMI), les créanciers des pays sous perfusion au sein de l'euro.

Mardi, les ministres des 28 pays de l'UE se retrouveront pour donner leur feu vert définitif à l'entrée de la Lettonie dans l'euro début 2014, en fixant le taux de change entre la monnaie lettone et la devise européenne.