L'Allemagne devrait arrêter de subventionner l'énergie solaire d'ici 2018 au plus tard, a affirmé lundi le ministre de l'Environnement, qui avait dès l'an dernier initié une baisse de voilure du soutien très généreux accordé au photovoltaïque.

Le ministre conservateur Peter Altmaier avait fixé l'an dernier un plafond de capacité solaire installée au-delà duquel les pouvoirs publics arrêteraient de subventionner cette énergie. Il a déclaré lundi lors d'une conférence de presse que ce seuil de 52 gigawatts serait vraisemblablement atteint en 2017, au plus tard en 2018.

À l'heure actuelle, les panneaux solaires installés en Allemagne ont une capacité cumulée de 34 gigawatts. Le régime de subventions - sous forme d'un prix garanti payé aux producteurs solaires pour chaque kilowattheure produit - a conduit à un véritable boom ces dernières années, particuliers et agriculteurs notamment se découvrant des vocations de producteur photovoltaïque, qui tranforme la lumière en courant électrique.. Le prix très bas des panneaux solaires en provenance d'Asie a aussi contribué à cet engouement.

Le développement à marche forcée du solaire s'inscrit dans le cadre de la transition énergétique allemande, qui doit voir la part des renouvelables dans la production électrique passer à 80% d'ici 2050. Mais il pose aussi des problèmes de stabilité du réseau, la production photovoltaïque étant aléatoire et difficile à prédire.

La chancelière Angela Merkel, en campagne pour un troisième mandat, a promis une remise à plat des subventions aux renouvelables après les élections législatives de septembre, sur fond de critiques notamment de la part de l'industrie.

L'Allemagne «a investi jusqu'à maintenant 216 milliards d'euros dans les renouvelables», commentait ainsi dans un entretien publié lundi le patron du conglomérat industriel Siemens, et «le plus gros morceau est allé dans le photovoltaïque, la technologie qui contribue le moins à un approvisionnement sûr».

En soutenant le secteur solaire, «nous voulions aider nos enfants, mais maintenant ils sont grands», estime Johannes Teyssen, patron d'EON, interviewé lui aussi dans le Handelsblatt de lundi.

Le surcoût généré par le subventionnement des renouvelables se répercute sur les prix, et l'Allemagne a les prix de l'électricité parmi les plus élevés d'Europe.