La Grèce a affirmé dimanche être proche d'un accord avec l'Union européenne et le FMI sur la réduction du nombre d'emplois publics, ouvrant la voie à la mise en place d'une nouvelle tranche de prêts de 8,1 milliards d'euros .

«Des progrès très importants ont été réalisés», avait déclaré samedi soir le ministère des Finances après des discussions avec les créanciers de la Grèce, selon l'agence de presse ANA.

«Nous avons fait des progrès substantiels», a souligné devant des journalistes à Athènes Poul Thomsen, représentant du Fonds monétaire international (FMI) au sein de la troïka des bailleurs de fonds avec l'UE et la Banque centrale européenne (BCE). «J'espère que nous parviendrons à un accord lundi avant la réunion de responsables de la zone euro», a-t-il ajouté, cité par l'agence ANA.

Le ministre grec des Finances, Yannis Stournaras, également cité par ANA, s'est dit «optimiste quant à la conclusion d'un accord demain» lundi.

Son homologue français, Pierre Moscovici, interrogé en France dimanche, s'est lui aussi dit «confiant» sur le fait que l'UE et le FMI parviennent à «une compréhension commune avec la Grèce» sur le financement de la nouvelle tranche de prêts de 8,1 milliards d'euros.

Concernant les détails du programme à mettre en oeuvre par Athènes, un responsable ministériel a précisé à Athènes : «Nous sommes tombés d'accord. Il n'y aura pas d'autre réunion» sur l'épineuse question du licenciement de milliers de fonctionnaires.

Les experts de la troïka, rassemblant les créanciers de la Grèce, réclament des gages à Athènes en matière de suppression d'emplois dans la fonction publique et de discipline budgétaire.

Un accord avec les créanciers est indispensable avant la réunion de l'Eurogroupe lundi, car il conditionne le déblocage de la nouvelle tranche de 8 milliards d'euros, dont 6,3 milliards venant des Européens. Le FMI doit également décider avant la fin juillet s'il contribuera à hauteur de 1,8 milliard d'euros.

La Grèce a besoin de la nouvelle tranche, car elle doit rembourser 6,6 milliards d'euros avant la mi-août. Au total elle aura reçu jusqu'à présent quelque 240 milliards d'euros d'aide internationale depuis 2010.

Pour rester sous perfusion, Athènes s'est engagée à supprimer 4000 emplois publics d'ici à la fin de l'année et à imposer des mutations à 25 000 agents de son administration excessive. Le gouvernement a ainsi proposé que 2000 enseignants participent à ce programme de mobilité vers d'autres services de l'État.

Le gouvernement prévoit également l'affectation de 3500 agents de police municipaux au service de la police nationale, décision qui se heurte à une vive opposition du personnel de l'administration territoriale.

Ces dernières coupes budgétaires nécessitent la présentation d'un nouveau projet de loi devant le Parlement lundi.

«Les prétendues négociations résultent une nouvelle fois en nouvelles mesures de licenciements, de fermetures d'écoles et d'hôpitaux, des impôts et des réductions de salaires», a affirmé le principal parti d'opposition Syriza dans un communiqué.

La police locale, elle, observe une grève jusqu'à mardi pour protester contre les redéploiements prévus dans ses services qu'elle juge anticonstitutionnels.

En échange des prêts de la troïka internationale, la Grèce avait accepté en 2010 la mise en oeuvre d'un vaste programme de réformes et s'était engagée à augmenter le produit des privatisations. Mais cette année encore, le gouvernement a été forcé de réduire le niveau de ces revenus à 1,6 milliard d'euros au lieu de 2,6 milliards attendus. Le milliard manquant sera reporté à 2014, a précisé un responsable du programme de privatisation cité par l'ANA.

En juin, Athènes a échoué à vendre son distributeur de gaz Depa au géant russe Gazprom.

La Grèce s'est engagée à tirer 9,5 milliards d'euros d'ici 2016 des privatisations, sur un objectif initialement fixé à 50 milliards.