La production manufacturière en Chine s'est contractée en mai pour la première fois depuis sept mois, et bien plus que prévu, selon les chiffres définitifs publiés lundi par la banque HSBC.

L'indice PMI des directeurs d'achat publié par la banque est tombé à 49,2, soit un chiffre inférieur aux estimations publiées fin mai, qui faisaient état d'un indice à 49,6. Il s'agissait déjà de la première contraction de ce secteur d'activités depuis sept mois.

Un indice supérieur à 50 marque une expansion de l'activité manufacturière et un indice inférieur à cette limite, signifie une contraction.

La production manufacturière s'était déjà nettement ralentie en avril, avec un indice PMI à 50,4, contre 51,6 en mars. Le chiffre de mai est le pire depuis les 47,9 enregistré en septembre dernier.

Cet indice, ainsi que d'autres indicateurs des directeurs d'achats, compilés par des établissements privés ou par le gouvernement, sont des éléments clés pour suivre l'évolution de l'économie chinoise, numéro deux mondiale.

L'indice PMI des directeurs d'achat compilé par le gouvernement, publié samedi, signalait en revanche une légère expansion de l'activité manufacturière, à 50,8 en mai, contre 50,6 en avril. Ses sondages sont réalisés auprès de grosses entreprises alors que l'indice de HSBC privilégie les PME.

Pour Qu Hongbin, chef économiste chez HSBC pour la Chine, l'indicateur de la HSBC «suggère un léger affaiblissement de l'activité manufacturière fin mai, en raison d'une détérioration des conditions intérieures».

«Avec des vents contraires persistants, Pékin doit encourager la demande intérieure pour éviter une poursuite du ralentissement de l'activité (de ce secteur) et ses effets négatifs sur le marché du travail», ajoute-t-il.

Les nouvelles commandes ont reculé en mai pour la première fois depuis septembre, tandis que les nouvelles commandes destinées à l'exportation ont reculé pour le 2e mois consécutif, en raison d'une baisse de la demande des Etats-Unis, selon des directeurs d'achats interrogés.

Les attentes d'une accélération de l'économie chinoise en 2013, après des signes de reprise fin 2012, semblent pour le moment mal placées.

Les données mitigées publiées en mai --exportations, production d'électricité, stocks de charbon...-- montrent que l'activité reste molle, indique Shen Jianguang, économiste chez Mizuho Securities à Hong Kong.

«Un rebond au deuxième semestre n'est pas garanti (...) et une politique budgétaire expansionniste est vraiment nécessaire», selon lui.

L'an dernier, la Chine, deuxième économie mondiale, a connu sa plus faible croissance en 13 ans, à 7,8%. Pékin a arrêté pour 2013 un objectif de croissance de 7,5%.

Sur le premier trimestre, le produit intérieur brut (PIB) a augmenté de 7,7% en rythme annuel, après un léger rebond à 7,9% au quatrième trimestre 2012.

Les dirigeants chinois ont averti que la croissance économique se ralentirait dans les années à venir. Pékin veut accorder une place plus importante à la consommation des ménages dans une économie aujourd'hui fortement dépendante des investissements et des exportations.

Mais cette évolution peine à se concrétiser, la hausse de l'investissement restant largement supérieure à celle des ventes de détail ou de la production industrielle.