L'Union européenne a décidé de modérer ses appels à l'austérité mercredi en donnant à la France, à l'Espagne et à quatre autres de ses membres plus de temps pour reprendre le contrôle de leur déficit afin qu'ils puissent s'occuper de leur économie.

La Commission européenne, la branche exécutive de l'organisation de 27 États, a déclaré que les pays devaient plutôt revoir leur marché du travail et mettre en place des réformes afin de rendre leur économie plus concurrentielle.

Proposant une série de recommandations spécifiques pour chaque membre, le président de la Commission, Jose Manuel Barroso, a affirmé que l'implantation des réformes devait s'accélérer à travers l'Europe afin de relancer la croissance économique et lutter contre un taux de chômage record.

Après le début de la crise de la dette européenne à la fin de 2009, les gouvernements de la région ont réduit leurs dépenses et augmenté les impôts dans un effort pour contrôler leur déficit. Les mesures d'austérité ont toutefois causé beaucoup de problèmes sur le plan économique.

La méthode consistant à réduire les dépenses et hausser les impôts s'est révélée moins efficace que prévu pour diminuer les déficits. Le déclin des économies s'est en effet accompagné d'une baisse des revenus fiscaux, rendant encore plus difficile pour les gouvernements la tâche de boucler leur budget.

Outre la France et l'Espagne, la Commission a également accordé un délai aux Pays-Bas, à la Pologne, au Portugal et à la Slovénie, qui auront ainsi davantage de temps pour ramener leur déficit en dessous de la limite de 3% de la production économique annuelle établie par l'Union européenne.

Cela signifie que les États pourront étaler leurs coupes budgétaires sur une plus longue période alors qu'ils tentent de se sortir de la récession. Les Pays-Bas et le Portugal ont obtenu une année de plus alors que la France, l'Espagne, la Pologne et la Slovénie ont reçu deux années supplémentaires.

La Commission européenne a prédit ce mois-ci que l'économie de la zone euro reculerait de 0,4% cette année et que celle de l'ensemble de l'Union européenne, qui comprend 10 pays n'utilisant pas l'euro comme monnaie, diminuerait de 0,1%.