Une réunion de crise lundi soir entre les présidents des trois institutions européennes (Conseil, Commission et Parlement) a permis de dégager les bases d'un compromis pour débloquer les négociations sur le budget pour la période 2014-2020, a annoncé à l'AFP l'eurodéputé français Alain Lamassoure.

Le blocage porte sur 11,2 milliards d'euros, montant de la rallonge demandée aux États pour solder les impayés de l'année 2012. Une somme importante dont le montant et la justification sont contestés par plusieurs pays.

«Les États doivent accepter de débourser immédiatement une première tranche de 7,3 milliards d'euros lors de la réunion de leurs ministres de l'Économie et des Finances mardi prochain et s'engager à solder dans le courant de l'année le reliquat de 3,9 milliards», a-t-il expliqué.

Le Parlement européen a exigé que cette rallonge de 11,2 milliards soit soldée avant de commencer les négociations sur le budget pluriannuel 2014-2020, dont il considère les montants trop peu élevés.

Le compromis a été trouvé au terme d'une réunion de près de deux heures entre le président de la Commission José Manuel Barroso, le président du Parlement européen Martin Schulz et le premier ministre irlandais Enda Kenny, président en exercice des réunions ministérielles de l'UE à laquelle M. Lamassoure a assisté en sa qualité de président de la Commission des Budgets du Parlement européen.

«La présidence irlandaise espère obtenir mardi prochain une majorité qualifiée pour le règlement de la première tranche de 7,3 milliards, mais le Parlement exige qu'elle obtienne également l'engagement pour solder la seconde tranche», a expliqué M. Lamassoure.

«Si une minorité de blocage s'oppose à cela, alors les négociations sur le budget pluriannuel 2014-2020 seront gelées», a-t-il averti.

En signe de bonne volonté, le Parlement européen a accepté de participer à la première réunion de négociations avec les États sur le budget pluriannuel 2014-2020 lundi prochain, à la veille de la réunion des ministres de l'Économie et des Finances de l'UE.

La tâche de la présidence irlandaise ne sera pas aisée. Les Néerlandais et les Britanniques se montrent les plus réticents à mettre la main à la poche, mais leurs réserves sont partagées par les Allemands, les Autrichiens, les Finlandais, les Danois et les Suédois.

La France trouve aussi l'addition élevée, mais elle s'est déclarée prête à solder les comptes, à condition d'étaler les paiements.

Si un accord est trouvé, la France devrait ajouter 1,8 milliard d'euros à sa contribution nationale en 2013. La facture serait de près de deux milliards pour l'Allemagne et de 1,2 milliard pour le Royaume-Uni.

Le Parlement européen a menacé de dire non à l'accord trouvé par les dirigeants de l'UE pour les plafonds du budget pluriannuel de la période 2014-2020 s'il n'obtenait pas le règlement des impayés de 2012. Le vote est prévu au cours de la session plénière du mois de juillet à Strasbourg.