L'inflation a fortement ralenti en avril dans la zone euro, à 1,2% contre 1,7% en mars, a annoncé mardi l'Office européen de statistiques Eurostat dans une première estimation.

Ce chiffre illustre le ralentissement continu de l'inflation depuis l'année dernière: le taux d'inflation était de 2,6% il y a un an, en avril 2012. Il était encore de 2% au début de l'année.

S'agissant des principales composantes de l'inflation, «l'alimentation, les boissons alcoolisées et le tabac» devraient connaître le taux annuel le plus élevé en avril (2,9% contre 2,7% en mars).

L'inflation ralentit dans les services (1,1% contre 1,8% en mars), les biens industriels hors énergie (0,8% contre 1,0% en mars) et l'énergie (-0,4% contre 1,7% en mars).

Le taux d'inflation pour le mois d'avril est le plus bas enregistré depuis février 2010. Cette nouvelle baisse, supérieure aux attentes, pourrait pousser la Banque centrale européenne (BCE) à agir pour baisser les taux d'intérêt.

Début avril, son président Mario Draghi avait déclaré que la BCE était «prête à agir», via des instruments conventionnels ou non, pour combattre la faiblesse économique persistante en Europe, mais les économistes étaient jusqu'à présent divisés sur le calendrier d'une baisse de taux.

Le conseil des gouverneurs se réunit jeudi. Le taux directeur de la BCE stagne à 0,75% depuis juillet, son plus bas niveau historique.

Mais, même si elle baisse ses taux, la BCE court le risque que son action reste sans effet sur l'économie.

Depuis des mois, Mario Draghi explique avoir un problème de transmission de sa politique monétaire: le robinet du crédit a beau être ouvert, cela ne passe pas dans les tuyaux de la consommation et l'investissement.

Parallèlement à la baisse de l'inflation, Eurostat a annoncé un nouveau pic du chômage en mars qui atteint désormais le seuil de 12,1%.