Le rythme de contraction de l'économie espagnole a légèrement ralenti au premier trimestre 2013, a annoncé mardi la Banque d'Espagne, qui estime que le produit intérieur brut (PIB) du pays a reculé de 0,5% sur cette période, après un repli de 0,8% le trimestre précédent.

Dans son bulletin économique du mois d'avril, la banque centrale conseille également au gouvernement espagnol d'«accélérer» les réformes structurelles pour renouer avec la croissance, alors que la quatrième économie de la zone euro se débat avec la récession depuis la fin 2011.

«Au cours du premier trimestre 2013, l'économie espagnole a poursuivi la trajectoire de contraction de l'activité, mais à un rythme atténué par rapport à la fin de l'année dernière. Selon les informations disponibles, encore incomplètes, nous estimons que le PIB a diminué de 0,5% en rythme trimestriel», explique l'institution monétaire.

Au quatrième trimestre 2012, le PIB de la quatrième économie de la zone euro avait enregistré un repli de 0,8%.

Cette estimation de la Banque d'Espagne est conforme aux déclarations du ministre de l'Économie Luis de Guindos, qui estimait le 9 avril que l'économie enregistrerait «une baisse de 5 à 6 dixièmes (de pourcentage) au premier trimestre».

La demande intérieure a de nouveau diminué au premier trimestre, de 0,8%, mais à un rythme moins élevé qu'au trimestre précédent, où elle avait chuté de 2% du fait de l'impact de mesures ponctuelles telles que la suppression de la prime de fin d'année des fonctionnaires, rappelle la banque centrale.

«Toutefois, la capacité d'épargne réduite des ménages dans un contexte de diminution du revenu disponible, de baisse de la richesse, d'incertitude persistante sur le marché de l'emploi et d'endettement élevé laisse peu de marge pour une reprise de la consommation à court terme», ajoute-t-elle.

Les dépenses d'investissement des entreprises ont également continué à baisser, «à un rythme moindre en raison d'une certaine amélioration du moral des entrepreneurs et du maintien des ventes à l'extérieur», note la Banque d'Espagne.

Quant à la balance commerciale, elle a contribué positivement à l'évolution du PIB, de 0,3 point de pourcentage, mais nettement moins qu'au trimestre précédent (1,2 point) et entièrement du fait du repli des importations.

Pour le reste de l'année, la Banque d'Espagne souligne «l'ampleur des défis auxquels doit faire face l'économie espagnole pour obtenir un rebond durable de l'activité économique». Selon elle, ce contexte doit inciter à «accélérer les actions entreprises en matière de réformes structurelles, pour s'assurer que les premiers signes de modération salariale transmettent entièrement leur effet sur les prix, ce qui permettrait d'augmenter les gains de compétitivité face à l'étranger».

Luis de Guindos a reconnu lundi que l'économie espagnole se replierait de 1% à 1,5% en 2013, et non de 0,5% comme le prévoyait officiellement le gouvernement. L'Espagne, qui a renoué avec la récession fin 2011, a déjà vu son PIB se contracter de 1,37% en 2012.

Les chiffres provisoires officiels du PIB du premier trimestre seront publiés le 30 avril.