Les États-Unis et l'Union européenne mettent en péril «la légitimité et la crédibilité» du FMI en bloquant les réformes renforçant le poids des émergents dans l'institution, estime le ministre brésilien des Finances, Guido Mantega.

«Les principaux actionnaires de l'institution jouent, peut-être sans s'en rendre compte, avec la légitimité et la crédibilité du FMI. (...) L'Amérique est incapable de mener à bien les réformes prévues et l'Europe y est hostile», a déclaré le ministre dans un discours, qui doit être prononcé samedi, mais dont l'AFP a obtenu une copie vendredi.

M. Mantega reproche d'abord aux États-Unis d'être «incapables» de ratifier la réforme de la gouvernance du Fonds monétaire international votée en 2010 et dont l'entrée en vigueur, prévue fin 2012, reste suspendue à l'aval du Congrès américain.

«Jusqu'à récemment, les États-Unis ont joué un rôle constructif dans le processus de réforme, mais ils bloquent actuellement sa mise en oeuvre», a assuré le ministre.

Selon M. Mantega, les Européens freineraient, de leur côté, la réforme du mode de calcul des ressources permanentes du Fonds (quotes-parts) qui détermine le poids et le droit de vote de chaque pays au sein de l'institution.

«Les Européens sont surreprésentés dans l'institution et semblent extrêmement résistants au fait d'adapter leurs droits de vote aux changements de l'économie mondiale», estime le ministre brésilien, soulignant que le processus de réforme du FMI semble avoir «touché le fond».