La monnaie chinoise reste «considérablement sous-évaluée», selon le rapport semestriel sur les changes publié vendredi à Washington par le département du Trésor, qui demande une nouvelle fois à Pékin de hâter la réévaluation du yuan.

Comme c'est le cas depuis près de vingt ans, le rapport n'accuse pas la Chine de manipuler sa monnaie, ce qui aurait permis au Congrès américain d'imposer des sanctions commerciales à l'encontre du pays.

En dépit des efforts des autorités chinoises, «les preuves disponibles indiquent que le renminbi (l'autre nom du yuan) reste considérablement sous-évalué», note cette étude sur la politique de changes des grands partenaires commerciaux des États-Unis adressée au Congrès.

«Il apparaît que l'intervention (de la banque centrale chinoise sur le marché des changes) a repris», ajoute le Trésor, jugeant toujours «nécessaire que le yuan s'apprécie davantage par rapport au dollar».

Dans son rapport précédent, publié fin novembre, le ministère notait que les autorités chinoises avaient «réduit considérablement leur degré d'intervention officielle sur le marché des changes depuis le troisième trimestre de 2011».

Selon le ministère, la monnaie chinoise --qui s'échangeait vendredi au cours de 6,1921 yuans pour un dollar-- s'est appréciée de 10,0% par rapport au billet vert depuis juin 2010, date à laquelle Pékin a décidé d'autoriser le yuan à flotter plus librement par rapport au dollar.

Les mouvements du renminbi restent néanmoins très encadrés puisque les autorités chinoises ne l'autorisent à fluctuer qu'à l'intérieur d'une marge de plus ou moins 1% autour d'un cours pivot fixé quotidiennement par la banque centrale.

Le rapport a été publié à une semaine d'une rencontre des ministres des Finances des pays riches du G20 prévue à Washington, en marge des rencontres de printemps du Fonds monétaire international et de la Banque mondiale.