L'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) a indiqué lundi que l'économie canadienne avait le cafard et qu'elle pourrait perdre son statut de leader au sein du groupe des sept pays les plus industrialisés du monde au chapitre de la croissance.

La plus récente analyse de l'économie mondiale faite par l'organisation établie à Paris souligne le raffermissement de la croissance aux États-Unis et au Japon, ainsi que l'amélioration des perspectives en Allemagne.

Selon l'OCDE, les conditions économiques au Canada continuent à se traduire par une croissance, mais à un rythme plus lent.

Le gouvernement fédéral s'est longtemps vanté du fait que la forte croissance du Canada était la meilleure au sein du G7 après la récession de 2008-09.

Mais la croissance économique canadienne a perdu de sa vigueur avec le recul des prix de ses principales exportations de ressources naturelles, le ralentissement du marché immobilier et d'autres facteurs nationaux.

Un groupe d'économistes canadiens a conseillé la semaine dernière au ministre des Finances, Jim Flaherty, de s'attendre à ce que la croissance reste en deçà de deux pour cent en 2013, après s'être établie à 1,8 pour cent l'an dernier.

Le rapport de l'OCDE sur les indicateurs avancés ne donne pas de prévisions de croissance précises pour les pays, mais indique que l'élan du Canada s'est enrayé, tandis qu'il prend de la vitesse aux États-Unis, au Japon et en Allemagne.

Benjamin Tal, économiste principal de la Banque CIBC, affirme que les Canadiens devraient se faire à l'idée de ne plus dominer le G7 en matière de croissance.

«Le Canada n'est plus en tête. Le Canada entreprend une période au cours de laquelle notre performance sera inférieure à ce qu'elle devrait être», a-t-il déclaré, expliquant que les principaux moteurs de la croissance jusqu'à présent - les dépenses de consommation et le secteur de l'habitation - avaient plafonné.

Des analystes font cependant remarquer que les taux de croissance ne sont pas la seule chose à considérer lorsqu'il est question de santé financière. La performance supérieure du Canada ces quatre dernières années fait en sorte que l'économie a déjà récupéré les pertes de production et d'emplois remontant à la crise - et même davantage - tandis que d'autres sont toujours en période de rattrapage.