La Banque d'Angleterre a maintenu jeudi son taux directeur à 0,50% et laissé inchangé le montant total de son programme de rachats d'actifs, épuisé début novembre, tout en estimant que l'inflation devrait «probablement» continuer de monter «à court terme».

Le montant total (375 milliards de livres sterling, 461 milliards d'euros) du programme de rachats d'actifs - dit d'«assouplissement quantitatif» - de l'institution avait été relevé en juillet de 50 milliards de livres, une tranche dont l'utilisation a pris quatre mois.

Le comité de politique monétaire (MPC) de la banque centrale s'attend toujours à «une reprise lente mais continue» de l'activité économique, «aidé par un assouplissement accru des conditions de crédit» encouragé par les mesures de soutien de l'institution, a indiqué la Banque d'Angleterre dans un communiqué.

Cependant, l'économie britannique reste à la merci de «risques» susceptibles de la pénaliser, notamment en raison d'incertitudes persistantes sur la crise dans la zone euro.

La banque centrale britannique a par ailleurs estimé que l'inflation «devrait probablement augmenter à court terme» et «pourrait se maintenir au-delà du niveau cible des 2% durant les deux prochaines années», avant de retomber ensuite.

La hausse des prix à la consommation au Royaume-Uni était restée stable en décembre, à +2,7% sur un an.

Dans ce contexte, la Banque d'Angleterre reste tiraillée entre la nécessité d'accompagner la reprise d'une économie encore extrêmement fragile et le renforcement des tensions inflationnistes au-delà du niveau cible «pour une période prolongée».

«Tenter de faire reculer l'inflation trop tôt en supprimant les mesures de stimulus plus rapidement qu'actuellement anticipé par les marchés financiers risquerait de faire dérailler la reprise économique», a ainsi commenté la banque dans son communiqué.

Toutefois, les membres du MPC «se sont mis d'accord pour se tenir prêts à apporter un soutien monétaire accru (à l'économie) si cela se révèle nécessaire» en tenant compte «des perspectives de croissance (économique) et d'inflation», a insisté la BoE.

À peine sorti l'été dernier de sa deuxième période de récession depuis le début de la crise en 2008, le pays a fait un premier pas vers la troisième avec une contraction de 0,3% du PIB au quatrième trimestre, selon une première estimation officielle publiée le 25 janvier.

«De tels propos relativement accommodants (de la part de la Banque d'Angleterre) suggèrent qu'un renforcement des mesures d'assouplissement monétaire sera possible» au printemps si «la reprise de l'économie marque le pas et/ou si les dangers autour de la zone euro et des États-Unis (toujours menacés de paralysie budgétaire, NDLR) s'avivent», commentait James Knightley, analyste d'ING.