Le gouverneur sortant de la Banque du Canada, Mark Carney, affirme qu'il n'a pas d'ambitions politiques.

Lors d'une audience parlementaire au Royaume-Uni, il a expliqué que s'il en avait, il les poursuivrait au Canada et ne solliciterait donc pas l'un des emplois les plus exigeants du monde dans une banque centrale.

M. Carney était interrogé par la Commission du Trésor britannique au sujet de sa nomination à la tête de la Banque d'Angleterre, qui sera effective à compter du mois de juillet.

Selon certaines informations, il avait été approché l'été dernier pour se présenter à la direction du Parti libéral du Canada et assumer le rôle de critique libéral des Finances.

La séance de deux heures a commencé avec quelques questions gênantes. On lui a demandé pourquoi il avait changé d'avis au sujet de ce poste et on l'a interrogé concernant le salaire substantiel qu'il recevra, dont une allocation de logement de 250 000 livres par année (environ 390 000 $).

Mark Carney a expliqué que l'allocation était appropriée parce qu'il quittait l'une des capitales les moins chères du monde pour l'une des plus coûteuses.

Il a aussi précisé qu'il voulait limiter son mandat à cinq ans plutôt que huit pour des raisons personnelles. Après cinq ans, sa fille aînée sera en âge de terminer ses études secondaires et la deuxième plus vieille aura deux ans pour se réinsérer dans le système scolaire de langue française à Ottawa.

Déjà un plan pour la Banque d'Angleterre

(AFP, Londres) Mark Carney a plaidé jeudi pour un plan permettant de «préparer» la fin des mesures exceptionnelles d'assouplissement monétaire de la Banquer d'Angleterre, mais «sans ébranler» les marchés.

«La Banque (d'Angleterre) devra élaborer, mettre en oeuvre et finalement (gérer) une sortie de ses mesures de politique monétaire non conventionnelles», a indiqué M. Carney devant la commission des Finances du Parlement britannique, en référence aux actions prises par l'institution pour stimuler l'économie du pays.

La Banque d'Angleterre a ainsi mis en place un programme de rachats d'actifs, destiné à soutenir l'activité en injectant des liquidités dans l'économie britannique, et dont le montant total (375 milliards de livres sterling, 587 milliards de dollars CAN) avait été relevé en juillet de 50 milliards de livres, une tranche dont l'utilisation a pris quatre mois.

Mais mettre fin à ces mesures d'assouplissement monétaire «devra se faire sans perturber» le marché obligataire, a averti M. Carney, qui n'a pas précisé de calendrier.

«Une telle perturbation (des taux obligataires britanniques) pourrait provoquer des fluctuations importantes pour d'autres actifs et marchés, et serait susceptible de menacer la stabilité des marchés financiers», a-t-il souligné.