La Banque d'Angleterre a débuté l'année comme elle avait fini 2012, en maintenant jeudi son taux directeur à 0,50% et en laissant inchangé le montant total de son programme de rachats d'actifs, épuisé début novembre.

Comme à son habitude, la banque centrale britannique n'a pas fait de commentaire immédiat sur cette décision, largement anticipée par les économistes qui décortiqueront les minutes de cette première réunion de politique monétaire de 2013 dont la publication est prévue le 23 janvier.

Le montant total (375 milliards de livres sterling, 593 milliards de dollars CAN) du programme de rachats d'actifs --dit d'«assouplissement quantitatif»-- de l'institution avait été relevé en juillet de 50 milliards de livres, une tranche dont l'utilisation a pris quatre mois.

«Pas de changement, pas de surprise», a commenté Howard Archer, économiste chez IHS Global Insight.

Selon lui, «le CPM (Comité de politique monétaire de l'institution) reste dans l'expectative, scrutant l'évolution de la croissance et de l'inflation», ainsi que les effets du dispositif d'incitation des banques à prêter aux ménages lancé conjointement avec le gouvernement britannique l'été dernier.

Pour Rob Carnell, analyste chez ING, «une inflation qui reste de façon inattendue élevée a dû être un frein à de nouveaux rachats d'actifs», car de telles injections de fonds dans l'économie risqueraient de freiner un ralentissement de l'inflation voire de causer une légère accélération.

L'inflation au Royaume-Uni s'est établie en novembre à 2,7%, restant toujours fermement ancrée au-dessus du niveau cible de 2%.

De plus, «les conditions économiques mondiales semblent s'améliorer, tandis que les risques liés à la crise en zone euro ont diminué», a de son côté noté Joost Beaumont, analyste chez ABN AMRO.

«Cependant, la Banque d'Angleterre risque de se trouver sous le coup d'une pression accrue pour augmenter ses rachats d'actifs si le PIB (Produit intérieur brut) enregistre un nouveau recul au cours du quatrième trimestre et que l'économie ne montre pas de signe d'amélioration début 2013', a prévenu M. Archer.

L'économie britannique est sortie au troisième trimestre de sa deuxième récession depuis le début de la crise financière mais des indicateurs décevants publiés depuis, notamment sur l'activité du secteur des services, font redouter aux économistes une nouvelle contraction du PIB du Royaume-Uni.