L'excédent commercial de la Chine a bondi de 48,1% en 2012 mais le volume du commerce extérieur a progressé à un rythme bien plus lent que les années précédentes, ce qui devrait inciter le gouvernement à maintenir ses mesures de soutien à la croissance, selon les analystes.

Les exportations ont augmenté de 7,9% en 2012 pour atteindre environ 2050 milliards de dollars tandis que les importations, dont le montant a été en partie réduit par la faiblesse des prix des matières premières, ont progressé de 4,3% à quelque 1820 milliards, ont précisé les douanes.

Au final, l'excédent commercial s'élève pour l'année à 231,1 milliards de dollars. Il a notamment augmenté de 31,6 milliards de dollars US pour le seul mois de décembre.

Les exportations ont enregistré une hausse de 14,1% sur un an le mois dernier pour atteindre le montant record de 199,2 milliards de dollars, tandis que les importations, qui n'ont progressé que de 6%, ont également atteint leur plus haut niveau historique pour un seul mois, à 167,6 milliards US.

Cette embellie pourrait toutefois n'être que passagère et due à une augmentation des livraisons en fin d'année des exportateurs chinois, mettent en garde des analystes.

Sur l'ensemble de 2012, le volume du commerce extérieur de la Chine n'a progressé que de 6,2%, nettement en deçà de l'objectif de 10% fixé par le gouvernement début 2012.

«Malgré une économie mondiale qui a connu un ralentissement prononcé, la faiblesse de la demande internationale et une forte tendance au ralentissement de l'économie chinoise (...), le commerce extérieur de la Chine a connu une croissance stable et a continué à faire des progrès», a déclaré le porte-parole des douanes, Zheng Yuesheng, lors d'une conférence de presse.

Il a précisé que ces progrès comprenaient «une qualité améliorée (des produits), des bénéfices en augmentation et une structure optimisée» des exportations.

En plus de la crise économique dans les économies avancées, M. Zheng a attribué les difficultés des exportateurs chinois à l'augmentation des coûts de production en Chine, qui a «réduit l'avantage compétitif des produits chinois à l'exportation».

En 2011, les exportations chinoises avaient encore connu une croissance de 20,3% et les importations de 24,9%.

L'Union européenne est restée le premier partenaire commercial de la Chine en 2012 mais les États-Unis sont devenus l'an dernier le premier débouché des exportations chinoises, dépassant l'UE, a encore indiqué M. Zheng.

Enfin le commerce avec le Japon a diminué sur l'année de 3,9%, ont indiqué les douanes chinoises alors que les relations sino-japonaises souffrent des conséquences d'un différend territorial sur la souveraineté d'îles en mer de Chine orientale, appelées Diaoyu en chinois et Senkaku en japonais.

Le porte-parole a estimé que, d'une manière générale, les freins au développement du commerce extérieur allaient subsister en 2013, mais s'est toutefois montré légèrement optimiste, citant les efforts des gouvernements pour soutenir la croissance en Chine ainsi que dans d'autres économies.

«Nous nous attendons à ce que la croissance du commerce extérieur en 2013 soit légèrement meilleure qu'en 2012», a déclaré M. Zheng.

Certains analystes entrevoient pour leur part une année 2013 difficile. «Le secteur des exportations en Chine va être confronté à de nouvelles difficultés cette année, qui sera encore plus dure que 2012», ont estimé dans une note d'analyse Alistair Thornton et Ren Xianfang, économistes chez IHS Global Insight basés à Pékin.

La hausse du produit intérieur brut (PIB) de la Chine, deuxième économie mondiale, a ralenti pendant sept trimestres consécutifs pour tomber à 7,4% en rythme annuel au troisième trimestre, mais la croissance devrait avoir rebondi au quatrième trimestre, selon les observateurs.

«La politique du gouvernement va rester favorable à la croissance pour soutenir la tendance à la reprise», selon Lu Ting, analyste chez Bank of America - Merrill Lynch.

«Il n'y aura pas de programme de relance massif, mais la Chine va maintenir une politique monétaire relativement accommodante et augmenter les dépenses budgétaires dans les infrastructures, les logements sociaux, et pour améliorer la vie quotidienne de la population», a déclaré de son côté à l'AFP Sun Junwei, économiste basée à Pékin de la banque HSBC.

Pour soutenir l'activité, les réserves obligatoires des banques ont été diminuées trois fois par la banque centrale depuis décembre 2011 tandis que les taux d'intérêt directeurs ont été abaissés en juin et juillet.