L'activité du secteur manufacturier s'est contractée pour le quinzième mois consécutif en octobre dans la zone euro, et cette contraction s'est accélérée par rapport à septembre, selon les données publiées vendredi par la société Markit.

Le PMI manufacturier s'est établi à 45,4 points, selon une seconde estimation qui revoit légèrement à la hausse la précédente (45,3 points), mais reste en forte baisse par rapport aux 46,1 points de septembre.

L'activité se contracte quand l'indice est inférieur à 50 points, et accélère quand il dépasse ce seuil.

«L'industrie manufacturière de la zone euro connaît un début de quatrième trimestre difficile, la contraction s'accélérant dans le secteur en octobre», relève Rob Dobson, économiste à Markit, qui souligne que «les secteurs des biens de consommation, des biens intermédiaires et des biens d'équipement enregistrent tous trois un repli de production».

«La contraction touche désormais l'ensemble des économies de la zone euro, à l'exception de l'Irlande, et se renforce dans la majorité d'entre elles. Cette tendance témoigne de l'élargissement de la crise à l'ensemble de la zone euro, la détérioration de la conjoncture dans le noyau franco-allemand, autrefois pilier fort de la région, venant s'ajouter à la faiblesse persistante des pays de la périphérie», ajoute-t-il.

L'Irlande fait figure d'excepion avec un indice à 52,1 points, signalant non seulement une hausse de l'activité mais aussi une accélération, puisqu'il s'agit d'un plus haut de trois mois.

Tous les autres pays couverts par l'enquête connaissent une baisse de l'activité.

En Autriche (44,8 points), l'indice enregistre même un plus bas de 40 mois, soit plus de trois ans.

Les Pays-Bas (48,9) et l'Espagne (43,5) connaissent un plus bas de trois mois, l'Allemagne (46,0), l'Italie (45,5) et la Grèce (41,0) un plus bas de deux mois, tandis que la France est à un plus haut de deux mois, mais avec un indice qui ne dépasse pas 43,7 points.

Pour Howard Archer, analyste d'ING Global Insight, le niveau de l'indice en octobre est «décevant» en Allemagne et «inquiétant» en France.

Selon lui, «il semble désormais probable que la zone euro se dirige à nouveau vers une contraction du PIB au quatrième trimestre», après un probable recul de 0,2% au troisième trimestre.

Pour relancer l'économie, et «étant donné que l'inflation sous-jacente semble loin d'être alarmante dans la zone euro», il estime que «la BCE devrait en fin de compte réduire son taux directeur», le faisant passer de son niveau actuel de 0,75%, déjà historiquement bas, à 0,50%.

Cela ne devrait toutefois pas intervenir lors de sa prochaine réunion jeudi, mais plus probablement en décembre ou début 2013, estime cet analyste.