Le gouvernement du Parti québécois ne s'opposera pas à l'accord de libre-échange entre le Canada et l'Union européenne (UE), une décision qui réjouit le ministre fédéral du Commerce international, Ed Fast.

Le ministre Fast a indiqué, il y a 10 jours, qu'il souhaitait rencontrer au plus vite les responsables politiques québécois afin de faire le point sur les intentions du gouvernement Marois. Bien que cette rencontre n'a pas encore eu lieu, M. Fast s'est entretenu avec son homologue québécois Jean-François Lisée, ainsi qu'avec le ministre québécois des Finances, Nicolas Marceau, la semaine dernière.

Cette conversation a permis de dissiper les doutes quant aux orientations du gouvernement péquiste, a affirmé M. Fast hier matin.

Continuer la collaboration

«J'ai eu des discussions avec mes deux homologues au Québec et nous nous sommes engagés à continuer de collaborer pour conclure une entente globale qui est dans le meilleur intérêt du Canada», a affirmé le ministre Fast.

Au cours des dernières semaines, des médias du Canada anglais ont avancé que le gouvernement péquiste pourrait faire dérailler les pourparlers, qui doivent se terminer d'ici la fin de l'année. Ils ont souligné que la formation souverainiste s'est engagée à bloquer des prises de contrôle des entreprises québécoises par des sociétés étrangères, à hausser les redevances sur le développement minier et gazier et à conclure ses propres ententes internationales.

Lorsqu'il était dans l'opposition, le Parti québécois a exprimé son inquiétude devant les pourparlers, dénonçant l'«opacité» du précédent gouvernement libéral. Mais la formation politique a traditionnellement été favorable au libre-échange, notamment avec les États-Unis.

«Les Québécois veulent clairement voir une croissance économique supplémentaire, a affirmé le ministre Fast. L'Accord commercial Canada-Union européenne représente une occasion pour y parvenir, non seulement au Québec, mais aussi partout au Canada.»

Marceau favorable

Au bureau du ministre québécois des Finances, Nicolas Marceau, on a indiqué être favorable à la négociation de l'accord de libre-échange avec l'UE. On a d'ailleurs confirmé le mandat de Pierre-Marc Johnson, qui avait été nommé par le gouvernement Charest.

On n'a toutefois pas été en mesure de préciser si les orientations du gouvernement québécois vont changer à la suite des élections.

L'accord de libre-échange avec l'UE serait le plus ambitieux depuis l'ALENA. Il permettrait d'injecter 12 milliards par année dans le produit intérieur brut (PIB) du Canada et d'accroître les échanges bilatéraux avec l'Europe de 20%.

Le gouvernement calcule que l'entente permettrait de créer 80 000 emplois et de hausser de 1000$ le revenu de la famille canadienne moyenne.