Le président français François Hollande a affirmé dimanche sur TF1 qu'il n'y aurait «pas d'exception» pour les rémunérations de plus d'un million d'euros soumises à une taxation à 75 %, ajoutant que cette disposition serait temporaire, pendant deux ans.

Y aura-t-il des exceptions pour les artistes ou footballeurs, a-t-on demandé au chef de l'État, alors que le taux de 75 % a suscité la polémique: «non, pas d'exception», a-t-il répondu, ajoutant que la disposition sera exceptionnelle aussi dans le temps, prenant place dans «l'agenda du redressement» en deux ans qu'il a fixé.

«Être Français, c'est recevoir et donner à son pays, c'est ça le patriotisme, chacun doit prendre sa part», a-t-il expliqué.

«Pourquoi j'ai, dans la campagne présidentielle, évoqué cette contribution exceptionnelle pour les rémunérations de plus d'un million d'euros ?». «C'était symbolique pour tous les Français» a-t-il expliqué: «on va demander dix milliards d'euros aux ménages, notamment aux plus favorisés, aux revenus du capital», qui seront taxés comme ceux du travail, «avec un taux marginal de 45 % pour les revenus de plus de 150 000 euros par parts».

«J'ai considéré que si on faisait cette réforme fiscale, si on demandait un effort», il «était très important que ceux qui se rémunèrent très largement, plus d'un million d'euros, soient également conscients qu'il convient de montrer l'exemple pour être patriote».

«Ce sera une contribution exceptionnelle par son taux: toutes les rémunérations supérieures à 1 million d'euros seront taxées à 75 %», a-t-il dit, en ajoutant: «en prenant en compte toutes les autres contributions versées, impôt sur le revenu, CSG, etc.».

Contribution exceptionnelle aussi «dans la durée, le temps du redressement», a poursuivi M. Hollande. «Dans l'agenda du redressement que j'ai fixé, eh bien, cette contribution prend sa part. Une fois que nous aurons redressé - je pense que nous y arriverons au bout de deux ans - il n'y aura pas besoin de garder cette disposition. Mais il est très important qu'elle soit là», a-t-il dit.

Cela devrait concerner, selon le chef de l'État, «2 à 3 000 personnes. Mais il ne s'agit pas de chercher des ressources supplémentaires. Il s'agit de donner valeur d'exemple, de faire que ceux qui ont le plus peuvent dire à un moment: nous faisons un acte civique».