Le gouvernement espagnol approuvera le 24 août les «lignes générales» de la structure de défaisance ou «bad bank» imposée en échange du plan européen d'aide à ses banques qui pourra aller jusqu'à cent milliards d'euros, a annoncé dimanche le ministre de l'économie Luis de Guindos.

Dans une entretien accordé au journal ABC, ce dernier explique qu'à cette date, «le gouvernement approuvera un décret où seront développés la majorité des engagements établis dans le MoU», le mémorandum sur l'aide aux banques signé avec ses partenaires de la zone euro fin juillet.

«On y trouvera les lignes générales de fonctionnement des sociétés de gestion d'actifs, appelées communément «mauvaises banques»», explique-t-il.

Le décret lancera également «une nouvelle régulation de la commercialisation de produits complexes, comme les participations préférentielles», des produits risqués qui ont été vendus à des centaines de milliers de petits épargnants en Espagne.

La zone euro a offert en juin une ligne de crédit qui pourra s'élever jusqu'à cent milliards d'euros pour renflouer les banques espagnoles en difficulté.

Les montants précis dont elles auront besoin seront connus après la publication d'un audit à la rentrée.

En contrepartie, la zone euro a imposé à l'Espagne des conditions strictes qui se concentrent sur le secteur financier, dont la création d'une «bad bank» et le renforcement de la régulation et de la supervision bancaire.

Le chef du gouvernement Mariano Rajoy n'excluait plus vendredi de faire de nouveau appel à l'aide de ses partenaires européens afin de bénéficier des nouvelles mesures visant à soulager la crise de la dette annoncées jeudi par la Banque centrale européenne (BCE).

Mais Madrid veut d'abord connaître plus précisément leur teneur.

Luis de Guindos réaffirme cette position dans les pages d'ABC.

«Nous allons connaître le détail (de ces mesures, ndlr) et alors nous pourrons avoir un calendrier précis», déclare-t-il.

«Nous avons le temps et nous pouvons attendre jusqu'à ce que tous ces détails soient éclaircis», a-t-il ajouté, rappelant que le Trésor public a déjà couvert «plus de 70% (72,2% ndlr) des besoins bruts de financement pour cette année».

Le ministre a en outre affirmé que l'Espagne n'aurait pas à introduire de nouvelles mesures d'économies si elle devait appeler à l'aide le fonds de secours européen, condition avancée par le BCE pour que celle-ci intervienne sur le marché de la dette.

«Nous ne savons pas comment tout le processus va s'articuler», a-t-il rappelé.

«Il n'y a pas de nouvelles mesures (prévues, ndlr) car nous estimons que celles que nous avons approuvées seront suffisantes pour respecter la réduction du déficit à laquelle nous nous sommes engagées auprès de Bruxelles», affirme le ministre.

Bruxelles avait imposé à l'Espagne en juillet de nouvelles mesures d'économies, en contrepartie d'un délai d'un an accordé pour ramener le déficit public du pays à moins de 3% en 2014.

En réponse, le gouvernement a annoncé vendredi qu'il prévoit d'économiser 102 milliards d'euros d'ici à la fin 2014.

Ces économies prévoient notamment des rentrées évaluées à 35 milliards d'euros du fait des hausses d'impôts, dont la TVA à partir du 1er septembre, des coupes dans la fonction publique ainsi que dans les budgets régionaux de la santé et de l'éducation.